Easy Peasy est une virée rocambolesque dans une petit ville du nord-est de la Chine, au milieu des années 1990. Un jeune lycéen propre sur lui, Yang Kuaikuai, se retrouve embarqué malgré lui dans une histoire de vol de camionnette avec Li Yu, un voyou de son lycée, et L'Oncle Ya, un malfaiteur à la petite semaine. Au moment de revendre le véhicule à un gang local, les compères se rendent compte qu'une petite fille dormait à l'intérieur et qu'elle s'est fait enlevée par un véritable criminel. L'improbable trio va devoir échapper au redoutable kidnappeur prêt à tout pour récupérer la petite Yun Duo, y compris supprimer ces trois empêcheurs de tourner en rond. Premier roman graphique publié en France de la jeune et talentueuse autrice chinoise Yi Yang, Easy Peasy est un ébouriffant récit d'action mâtiné d'humour. Grande admiratrice du mangaka Taiyo Matsumoto, Yi Yang crée une galerie de personnages hauts en couleurs et hyper attachants entraînés dans une...
Easy Breezy
Le synopsis de l'album Easy Breezy
Une fillette, un ado, deux voleurs, un kidnappeur...
Au milieu de ces innombrables sorties, un roman graphique se distingue, modestement. Yi Yang crée pourtant la surprise avec ce thriller. La découverte du moment.
Au cœur du récit, cinq personnages très différents. D’un côté Yang, l’ado surdoué qui est le bouc émissaire de ses camarades et de l’autre, Li et son oncle Ya, deux paumés qui se disent que des clés oubliées sur un tableau de bord, c’est un vol facile. Tout se complique lorsqu’ils découvrent que Yang les a vus. Ils l’embarquent alors de force et s’enfuient à travers la ville pour tenter de revendre le véhicule. C’est à ce moment-là qu’ils se rendent compte qu’à l’arrière, il y a la petite Yun, tout juste kidnappée par le propriétaire du van volé qui leur court dorénavant après... L’intrigue qui se nourrit de cet enchevêtrement de situations pourrait se contenter d’enchaîner les rebondissements. Mais au lieu de ça, elle dessine très progressivement toutes ces personnalités, à priori sans envergure, mais qui sont pourtant pleines de charme.
Magnifiques losers
Et même si l’on devine assez rapidement l’issue de cette histoire, même si on se laisse happer par le rythme de cette odyssée déjantée, on se rend bien compte que le cœur de l’album tourne autour d’une rencontre.
Trois bras cassés, marginaux, se retrouvent autour d’une fillette heureuse de vivre, ignorant ce qui se joue autour d’elle. Cette pureté va petit à petit cimenter cette « famille » reconstituée et les amener à se transformer en héros. Le processus narratif n’est peut-être pas nouveau, mais il n’en reste pas moins très efficace. Plus on avance dans cette aventure, plus on se laisse porter à la fois par la dynamique du scénario, mais surtout par le dessin qui se révèle extrême ment vif et enlevé.
Easy Breezy
©2022 Éditions çà et là pour l’édition française
Un zeste d'action, de grimaces
La force de cet album réside à la fois dans la composition et dans l’énergie graphique de chaque planche. On se rapproche d’un trait qui rappellerait presque Taiyo Matsumoto, cette école moderne oscillant entre ambiance indy, série B et surexpressivité. Très loin des grandes sorties, Easy Breezy est une belle sur prise qui démontre combien il est important de regarder du côté des petits éditeurs, vers ces challengers sans prétention. Je vous conseille vivement de surveiller Yi Yang et sa future production, vous pourriez bien être surpris.
En attendant, lisez cet album des éditions çà et là, vous ne pourrez que tomber sous son charme !
Article publié dans le mag ZOO MANGA N°3 Mai-Juin 2022
Haut de page