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Le Storyboard de Wim Wenders

couverture de l'album Le Storyboard de Wim Wenders

Éditeur : La Boîte à Bulles

Scénario : Stéphane LemardeléDessin : Stéphane Lemardelé

Collection : Témoignages - Documentaires

Public : Tout public

Prix : 23.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs2.5
    1 note pour 0 critique

Le synopsis de l'album Le Storyboard de Wim Wenders

Dans Le Storyboard de Wim Wenders, il revient ainsi sur cette expérience, depuis le script, les repérages et prises de vue nécessaires à la confection du storyboard jusqu'au tournage des scènes sur lesquelles il a travaillé. C'est par ailleurs l'occasion pour lui d'expliquer les tenants et aboutissants du métier de storyboarder, et du rôle d'un storyboard dans la réalisation d'un film. Occasion également de mettre en avant le lien entre le septième et le neuvième art qui se trouvent, ici, intimement liés. Outre la mise en lumière de ce métier de l'ombre, Stéphane Lemardelé met en images ses divers échanges avec Wim Wenders et lui donne ainsi la parole. Le réalisateur allemand revient à la fois sur son parcours - depuis ses débuts et périodes de vache maigres à Paris, où il a développé sa passion pour le cinéma, jusqu'à ses réalisations les plus récentes - mais aussi sur la démarche créatrice qui l'a guidé pour chacun de ses films. Le Storyboard de...

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La critique ZOO sur l'album Le Storyboard de Wim Wenders

C’est en janvier 2014 que Stéphane Lemardelé lit le scénario du prochain film du cinéaste Wim Wenders, Every Thing Will Be Fine. On lui demande de réaliser le storyboard du film. Le tournage aura lieu à Oka, au Québec, dans une cabane sur glace. L’histoire s’annonce simple… mais le tournage est complexe.

Le storyboard de Wim Wenders est d’abord une déclaration d’amour au cinéma. Attention, il n’est pas ici question des acteurs, des récompenses ou d’une succession de remerciements en fin de crédits. Non. On y parle surtout de la technique, à savoir de la création de l’image, de sa texture, de sa lumière et de ce qu’elle raconte… puis de l’image suivante. Réalisé en amont du tournage, le storyboard n’est autre que l’acte de naissance théorique de l’aspect visuel du film. Une passerelle entre le scénario (écrit) et la pellicule (filmé). Un schéma théorique, certes… mais qui sert de boussole au réalisateur pendant le tournage.

L’album pourra rebuter au premier abord : c’est un making off. Si vous n’aimez pas le cinéma, si vous n’y connaissez rien ou si vous n’en avez tout simplement cure… difficile de vous convaincre de lire cet album. Ce dernier consiste surtout en une succession de dialogues entre Lemardelé et le cinéaste Wim Wenders. Un peu comme le storyboard du film Every Thing Will Be Fine, le storyboard de Wim Wenders est le premier manifeste (avant tournage) de ce que le réalisateur souhaite filmer et raconter. Ce que pense ce dernier sur le septième art, la théorie sur l’image, sa nature… tout est là. De cette façon, Stéphane Lemardelé s’attaque frontalement au vaste sujet de la narration visuelle. Et le défi est brillamment relevé.

Le Storyboard de Wim Wenders

Le Storyboard de Wim Wenders
© La Boîte à Bulles, 2022

Sur le plan graphique, l'œuvre vaut le détour. Le choix des couleurs notamment : l’album est très coloré et les pages ont quelque chose d’apaisant à être feuilletées. Mais c’est surtout le parti pris chromatique sur la neige et la glace qui est très singulier. Quand on y pense, esquisser le relief de la neige de façon réaliste n’a rien d’évident. La plupart des dessinateurs mettraient une pierre, un arbre ou une courbe noir afin de donner une illusion de profondeur et de relief. Lemardelé, lui, utilise des lignes de couleurs. D’étonnantes teintes bleu et orange parsèment la neige dans ses sillons. Un coup de génie qui réussit à donner du volume à une vaste étendue enneigée. Un réalisme très intéressant se dégage des dessins, montrant dans sa forme la plus véridique le travail des artisans du cinéma… sans oublier un « style BD ».

Finalement… le storyboarder est le réalisateur du film affranchi des contraintes des cameramen, des acteurs, des prises de son, des problèmes de lumières et des logistiques matérielles pour les cascades. Le storyboard esquisse les traits du film dans sa théorie la plus adéquate. Et lorsque l’on constate sa forme, difficile de ne pas penser à une simple bande-dessinée.

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