ZOO

Sprague

couverture de l'album Sprague

Éditeur : Daniel Maghen

Scénario : RodolpheDessin : Olivier RomanColoriste : Denis Béchu

Genres : Science-Fiction

Prix : 19.00€

  • ZOO
    note Zoo3.5

    Scénario

    3.0

    Dessin

    4.5
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Sprague

Au village de Goëm, en baie de Sprague, la population observe depuis quelques mois des manifestations anormales.


La critique ZOO sur l'album Sprague

C’est Loëfen, la seconde lune, qui a d’abord disparu. Puis la mer s’est progressivement retirée ne laissant derrière elle qu’un horizon aride et desséché. Soucieux de retrouver cette mer qui faisait le quotidien des habitants du village de Goëm, les frères Niels et Vivian partent en quête d’un horizon disparu.

Avec Sprague, le prolifique auteur d’Iruene, Trent et Leo aborde la nature avec poésie. Le monde est pourtant étranger, alternant les genres fantastiques et science-fiction.

Nous suivons Niels et Vivian, deux jeunes frères avides de découvrir le monde qui est en pleine mutation. Une soif naïve de découverte les anime et les pousse à quitter le village portuaire de Goëm dont la mer était la principale richesse. En embarquant sur le char à voile du capitaine O’Greg, Niels et Vivian ignorent vers quelles découvertes et désillusions ils iront.

Rodolphe a ce don d’initier un univers passionnant… pour le terminer abruptement. Sprague est ce genre de bande dessinée qui pourrait faire l’objet d’une courte série (deux à trois albums pourraient être écrits et dessinés pour l’histoire racontée) mais qui préfère tout résumer en un seul album. Attention, Sprague n’est pas une bande-dessinée qu’il faut qualifier de trop rapide, mais de trop abrégée. Par exemple, vers la moitié de l’album, les personnages explorent une structure métallique d’un autre âge, apportant son lot de mystères et d’éclaircissements, prémices d’un climax narratif à venir. Rodolphe et Roman n’y consacrent qu’à peine cinq pages alors qu’infiniment plus de matières (sous forme de réponses comme de questions) pourraient y être incluses. Le dernier acte de la BD est du même genre…

On tire de cela une BD fourmillante d’idées, mais qui manque l’occasion d’aller creuser plus loin. C’est d’autant plus curieux que la première partie (prologue au début du voyage) prend le temps d’établir un peu l’univers, les personnages et les enjeux de la quête qui s’annonce. Un rythme hétérogène ressort de l’album et c’en est dommage car on voudrait rester plus longtemps dans ce bel univers.

Sprague

Sprague
© Daniel Maghen, 2022

L’aventure est surtout visuelle. Le dessinateur de la série Harry Dickson (depuis 1992) et derrière Les Fables de l’Humour a un style relativement classique, mais remplit haut la main cette odyssée. Le trait de Roman est d’une grande clarté en termes de maîtrise et de sobriété. Les silhouettes des personnages sont belles et élancées et les cadrages de l’horizon laissent libre cours à la contemplation des paysages. Les prises de vues aériennes mettant en scène des cerfs-volants font ressentir avec brio l’impression de baigner dans l’air. Comme si en absence de l’eau, la terre et l’atmosphère avaient repris leurs droits les plus naturels. Roman réussit à rendre magnifique et poétique une nature désolée et inhospitalière.

Sprague est une œuvre à la fois familière et particulière : le style épuré du graphisme et de la narration invitent le lecteur dans le voyage proposé… un voyage très étonnant dans son déroulement et sa finalité. En jouant sur ces deux tableaux, Sprague propose un point de fuite singulier.


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