Dix ans après le premier recueil de ses tribulations abracadabrantes, Paolo Pinocchio l'infernal pantin menteur revient sous le pinceau de Lucas Varela pour une aventure au long cours. La dernière comédie de Paolo Pinocchio retourne aux origines du personnage puis, naviguant de la genèse à notre présent dystopique, propose une nouvelle cosmogonie sous stéroïdes qui puise sans vergogne son inspiration dans la démonologie de l'ancien testament, la Divine Comédie de Dante, la mythologie grecque ou encore la commedia dell'arte. Comme dans un comic de super-héros, Paolo Pinocchio virevolte d'aventure en aventure, alternant facéties et tragédies, chassant là un diamant (évidemment magique) dans la Venise de la Renaissance, croisant ici une révolte de poissons désireux de se venger de leur créateur. Au coeur de ce maelstrom narratif servi par l'élégante ligne claire de Lucas Varela, se trouve un talisman, objet de toutes les convoitises... le nez de Paolo ! Au fil...
La dernière comédie de Paolo Pinocchio
Éditeur : Tanibis
Scénario : Lucas VarelaDessin : Lucas Varela
Prix : 25.00€
- ZOO5.0
Scénario
5.0Dessin
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Le synopsis de l'album La dernière comédie de Paolo Pinocchio
L'imagination au pouvoir
En retrouvant le personnage de Paolo Pinocchio, Lucas Varela propose une bande dessinée constamment imprévisible qui met profondément en joie !
Dans le jardin d’Éden, le serpent – qui est en fait un dragon… – utilise des poissons pour semer la panique ; cela rend Dieu furieux. Bien plus tard, à Venise, manifestement au XVIIIe siècle, le dénommé Paolo Pinocchio cherche à subtiliser un diamant. Malheureusement pour lui, le serpent et une sorcière à son service sont dans les parages…
L'art du récit impérivisible
Paolo Pinocchio est sans doute le véhicule qui permet à Lucas Varela d’exploiter au mieux son imagination débordante. En une poignée de pages, il pose un univers singulier et cohérent et y entraîne le lecteur avant de transformer totalement ce terrain de jeu. Il opère ainsi à plusieurs reprises au cours des deux cents pages de cet album. S’il effectue les emboîtements de récits les plus surprenants qui soient, en conteur aguerri et subtil, il n’égare jamais le lecteur et parvient à garder intact l’intérêt de celui-ci. Son récit, cérébral et trivial, poétique et drôle, combine exigence narrative et sens aigu de la comédie.
La dernière comédie de Paolo Pinocchio
© Tanibis, 2022
Elégance graphique
Visuellement, Lucas Varela opte pour une ligne claire particulièrement élégante qu’il enrichit, voire trouble, par des effets de texture, notamment grâce au recours aux hachures et aux trames. Ce parti pris et le choix de teintes pastel confèrent une dimension feutrée qui contraste avec l’humour volontiers acide et noir. Le décapant auteur argentin n’hésite pas à aller sur le terrain du Grand Guignol avec des
éléments sanglants tenant de l’épouvante comme du burlesque.
Ici, maestria narrative et graphique évoluent conjointement pour construire un récit déconcertant, fluide et brillant. La Dernière Comédie de Paolo Pinocchio s’affirme comme un album foncièrement original, certainement largement accessible pour peu que l’on accepte de glisser de l’autre côté du miroir, au pays de l’absurde et de la créativité sans limites.