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L'Assommoir

couverture de l'album L'Assommoir

Éditeur : Les Arènes

Scénario : Xavier Bernoud, Emmanuel Moynot, Mathieu SolalAuteur adapté :

Genres : Historique

Prix : 22.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
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La critique ZOO sur l'album L'Assommoir

Dans cette adaptation contemporaine du célèbre roman L'Assommoir d'Emile Zola, écrit dans le cadre de sa grande saga des Rougon-Macquart, Gervaise mène de front son foyer, son ado et son boulot. Son mari a un grave accident du travail pour Deliveroo et tombe dans la picole. Bienvenue dans les méandres d'une société made in Uber où la précarité domine. Les auteurs tirent le meilleur de l'oeuvre originale et la subliment dans une BD au dessin aussi solide que l'héroïne.

Gervaise est une femme du XIXe siècle. Entendons par-là qu'elle mène de front la gestion de son foyer, son projet de monter son propre salon d'esthétique, son adolescente insolente et bébête... et son mari. Car après avoir été percuté en deux-roues pour Deliveroo, qui n'assure pas le service après-vente des esclaves modernes qu'elle exploite (c'est peu de le dire), il sombre dans la boisson... Lantier, un homme très mal intentionné, le fait plonger encore davantage pour mettre Gervaise dans son lit. Mais toute superwoman qu'elle soit, les coutures commencent à craquer.

Mathieu Solal, journaliste et Xavier Bernoud, signent ici une adaptation remarquable de l'oeuvre d'Emile Zola, parue pour la première fois en 1877 dans la grande saga des Rougon-Macquart. Leur fin découpage en chapitres, introduit par une phrase de celui qui dépeint le mieux les bas-fonds parisiens dès la fin du XIXe, est savamment orchestré : que l'on connaisse l'oeuvre originale ou pas, on plonge tête baissée dans ce récit, symbole de la précarité des temps modernes.

L'Assommoir

L'Assommoir
©Les Arènes, 2022

Emmanuel Moynot n'en est pas à son coup d'essai. Le dessinateur de Pendant que tu dors mon amour, Vieux fou ou autres Nestor Burma rend son coup de crayon un peu plus rugueux pour dépeindre, à la manière d'un Zola, une société de l'indifférence, de l'exclusion et du jamais acquis. C'est aussi dur que le texte de l'Assommoir, aussi injuste que les rebondissements de vie des personnages de celui qui dénonce dans J'accuse, aussi réaliste que ce que vivent au quotidien de nombreuses Françaises et Français.

C'est tout le cœur de métier, l'ADN des Arènes, de proposer une nouvelle vision de cette œuvre aussi titanesque que réussie. L'Assommoir, et les autres volets des Rougon-Macquart d'ailleurs, se prête à merveille à une mise en images. Et ceux qui pensaient que Zola ne pouvait plus nous surprendre et n'avait plus rien à nous apprendre peuvent aller se rhabiller.

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