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A Short Story : La Véritable Histoire du Dahlia Noir

couverture de l'album A Short Story : La Véritable Histoire du Dahlia Noir

Éditeur : Rue de Sèvres

Scénario : RunDessin : Florent MaudouxColoriste : Florent Maudoux

Collection : Label 619

Prix : 19.90€

  • ZOO
    note Zoo2.5

    Scénario

    2.0

    Dessin

    3.5
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album A Short Story : La Véritable Histoire du Dahlia Noir

A Short Story retrace avec un souci du détail sans précédent la vraie histoire d'Elizabeth Short, plus connue sous le pseudonyme du Dahlia Noir, qui avait quitté son Massachusetts natal pour s'installer à Los Angeles, envisageant une carrière de star hollywoodienne. L'histoire et les dialogues, écrits d'après les documents déclassifiés du FBI, retrace la vie de cette jeune femme perdue dans Hollywood, en particulier les 3 mois qui ont précédé son horrible assassinat, et repose sur les témoignages recoupés de gens l'ayant connue et côtoyée. De son séjour au Figueroa Hotel avec Marjorie Grahams, à l'incident des trois de San Diego, un récit méticuleusement documenté, loin des clichés habituels sur une figure féminine dont on pensait tout connaître.


La critique ZOO sur l'album A Short Story : La Véritable Histoire du Dahlia Noir

Si vous demandez à un Américain ce que lui évoquent les années 40, il y a de fortes chances qu’il vous parle de la guerre, du Hollywood d’Ava Gardner et Veronica Lake… et de l’affaire du Dahlia Noir. Au milieu de toutes ces références gravite un nom, celui d’une jeune femme venue du Massashussets. Elle s’appelait Elizabeth Short.

Difficile de dire ce qui aura été le plus cruel pour Elizabeth Short : sa vie, sa mort ou sa postérité ? Quelle que soit la réponse, le tout est très cynique. Venue en Californie dans l’espoir de devenir une star comme Veronica Lake, assassinée dans la plus sordide des manières puis immortalisée par les journaux, James Ellroy et Brian de Palma… la jeune femme n’aura connu ni succès de son vivant ni justice dans sa mort. Avec A Short Story, Run (auteur de Mutafukaz) et Florent Maudoux (celui de Freaks' Squeele) ne sont donc pas les premiers à se pencher sur ce fait divers.

La première chose qui cloche lorsqu’on ouvre A Short Storyc’est de tomber sur toutes ces colonnes de texte. On se demande du coup sur quoi on est tombé. Est-ce une bande-dessinée ? A partir de la onzième page… avant de repartir sur du texte vingt pages plus tard. Difficile donc de parler de scénario BD et de découpage narratif lorsque l’ensemble ressemble à une compilation d'événements chronologiques sur la vie d’Elizabeth Short sous la forme d'articles de journal. Le travail de documentation est sans doute colossal et méticuleux… mais il n’a rien d’un travail narratif propre à celui d’une bande-dessinée.

A short story : La véritable hsitoire du Dahlia Noir

A short story : La véritable hsitoire du Dahlia Noir
©Label 619, 2022

De l’histoire d’Elizabeth Short, Guillaume « Run » Renard et Florent Maudoux auraient gagné à faire couler moins d’encre et plus de peinture et de dialogues. Bref… penser à faire une bande-dessinée plutôt qu’une biographie illustrée aux faux airs d’un article de journal. Au final on se retrouve avec beaucoup de contenu écrit pour peu de contenu narratif dessiné. Un comble quand on sait de quel talent graphique Florent Maudoux est capable (comme Freaks' Squeele et Funérailles). Bien évidemment, les trois quarts des pages de l'œuvre sont dessinés, mais ces trois quarts ne racontent pas grand-chose d’autre que des anecdotes de vie. L’essentiel se trouve dans les entractes biographiques… qui sont si essentiels à l’histoire que ce sont les passages dessinés qui passent pour des entractes.

Mais au-delà de la forme discutable de l’ouvrage (qui se vend comme une BD), du fond de l’intrigue ressort une immense cruauté : quelque chose de cynique teinté d’un voyeurisme dérangeant. On découvre en Elizabeth Short une jeune femme qui – de son vivant – entretient les mystères autour d’elle, qui cherche à sortir de ses galères financières et qui essaie d’attirer les projecteurs vers elle… tout ça pour que – dans la mort – sa vie personnelle se voit décortiquée au peigne fin pour terminer sur un épilogue vain sur le plan « juridique ». En effet : le meurtrier (sûrement mort depuis tout ce temps) n’a jamais été retrouvé et A Short Story ne se contente que d’un listing des suspects approchés par la police durant l’enquête.

Après toute cette encre et son meurtre jamais élucidé, espérons qu’Elizabeth Short puisse reposer en paix.


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