Nos sincères condoléances

Dans ses deux volumes de Nos sincères condoléances, le croque-mort de Landerneau (Finistère), Guillaume Bailly, partage anecdotes croustillantes et petites histoires sur ce qui finit tous par nous arriver : la mort. Sous le crayon de Samuel Rimbault, les éditions de l'Opportun éditent une version en BD de ce titre à la fois drôle et mordant. Et on est mort de rire. 

Non, contrairement à une idée reçue, le mot croque-mort ne vient absolument pas du fait que les employés de pompes funèbres croquaient les doigts de pied des défunts pour s'assurer qu'ils étaient bien passés de vie à trépas. Oui, les sonneries de portables s'invitent aussi dans les enterrements. Les croque-morts, comme de nombreuses autres professions, ont parfois du mal à couper avec leur boulot durant leurs congés, au grand désespoir de celui ou celle qui partage leur vie.

C'est ce que raconte Guillaume Bailly dans Nos sincères condoléances, un livre en deux volumes paru il y a maintenant une poignée d'années. Celui qui était alors croque-mort à Landerneau, dans le Finistère, et qui s'est depuis reconverti dans la cigarette électronique, contait alors son quotidien. Qui, ce qui va encore une fois à l'encontre des croyances collectives, ne passait pas ses journées de travail à être triste et faire la gueule.

Mes sincères condoléances ©L'Opportun, 2022

Grand bien en a pris au dessinateur Samuel Rimbault de mettre ces anecdotes en images. Le lecteur y retrouve la crème des deux livres de Guillaume Bailly, mais aussi des jeux, mots croisés et autres tue-le-temps qui viennent rythmer ces moments où commence le repos éternel. On rit, on apprend des choses, on s'enrichit à la lecture de cette petite BD bien troussée et plutôt bien dessinée.

Nos sincères condoléances sort des sentiers battus et vient s'inscrire dans cette BD alternative qui fait, aussi, la force du Neuvième art. La lecture est délicieuse pour les adeptes de l'humour noir, on ne peut plus noir. Le dessin évolue dans les niveaux de gris bleutés et chaque case, chaque page nous rappellent une chose essentielle : autant rire de la mort tant qu'on est encore en vie.