Séraphine est une petite orpheline. Elle grandit sur la butte de Montmartre dans le Paris de la fin du XIXème. Entre la pauvreté et le souvenir brûlant de la Commune, elle essaye de trouver sa place parmi les mendiants, les religieux, les peintres et les courtisanes. Un beau récit d’apprentissage, plein d’humanisme. La lecture d’octobre !
Séraphine naît orpheline. La petite fille est placée par ses protecteurs (sa tante courtisane et un curé) sous la tutelle de Jeanne, vieille couturière aigrie. Dans le Montmartre de 1885, le temps passe. Séraphine a treize ans. Elle est toujours pauvre mais elle a une cervelle bien faite, un brin d’insolence, une jolie frimousse et la protection de Sainte Rita, sainte patronne des causes désespérées. Des rêves plein la tête, dans un Paris miséreux encore profondément marqué par la sanglante Commune, Séraphine est en quête de réponses. Sur ses parents, sur la Commune, sur la misère du monde et l’injustice, mais aussi sur elle-même et son avenir…
Edith adapte avec brio le roman de Marie Desplechin. Entre le récit d’apprentissage et la fresque sociale, cet album est une réussite. Le découpage, précis et efficace, jongle habilement entre des moments de contemplation et d’émotions fortes. Les dialogues sont tour à tour acides et impertinents, puis tendres et moqueurs. On suit avec bonheur Séraphine dans sa découverte de Paris. On referme cet album aussi grandi que la petite fille.

Séraphine
© Rue de Sèvres, 2022
Le trait d’Edith met parfaitement en images les marges de la Belle Epoque. Ses couleurs nous plongent dans le Paris du XIXème, les jeux de lumières créant des ambiances uniques : les travaux de couture à la bougie le soir, le vent glacé de la butte de Montmartre en hiver, les feuillages ensoleillés de la campagne d’Argenteuil…
Un récit puissant à mettre entre toutes les mains.

Séraphine
© Rue de Sèvres, 2022