IMHO poursuit la publication de l’œuvre poétique de Shizuka Nanako à travers une élégante histoire bucolique complète en un one shot.
Il est primordial que des ouvrages aux visuels inhabituels continuent d’exister. L’omniprésence des carcans stylistiques auxquels se conformer pour espérer un succès plus retentissant n’est pas un poids pour tout le monde, et s’en extraire par petites touches est plutôt agréable. Shizuka Nakano va plus loin encore. Elle travaille les formes, la lumière, les décors et les interactions en taillant dans la trame, dans l’essence même de la texture à la japonaise. En systématisant son usage et ses différenciations, elle lui fait prendre corps. Elle utilise sa visibilité nouvelle pour marquer l’existence du monde. Le dépouillement du traitement de la chair, du corps, de l’organique humain, fragilise les personnages en les englobant de la force discrète, mais marquée du cosmos environnant, fait de nature, de textile, d’arrières plans imposants et d’un monde qui se superpose aux personnages qu’on croirait découpés à partir de celui-ci et non pas juxtaposés.
© IMHO, 2023
Plus profondément derrière les branchages
Ces éléments visuels ne seraient rien sans une ambiance narrative touchant du doigt le fabuleux et se cache pourtant à l’orée du bois. Ne vous perdez pas dans la forêt, dit-on. Cette forêt-ci pourrait bien vous permettre de faire des rencontres tout à fait extraordinaires ! Certaines créatures fantastiques ou miraculeuses la peuplent peut-être encore et un moment d’inattention laissera vite place à un moment d’inattendu. Attention toutefois à ne pas lâcher prise dans cette mystérieuse forêt merveilleuse.