Le Kabbaliste de Prague, mystère et sobriété
Le Kabbaliste de Prague, nouveau roman de Marek Halter, contient ésotérisme, persécutions et romance au cœur du XVIIIe siècle. Il n'en fallait pas plus à
9 juin 2016
-Interview
Ilaria d' Angelo, Luca Casalanguida, Marco Ferraccioni, Makyo
Éditeur : Delcourt
Scénario : Luca Casalanguida, MakyoColoriste : Ilaria d' Angelo, Marco Ferraccioni
Collection : Machination
Genres : Fantastique
Prix : 16.95€
Scénario
3.0Dessin
4.0Camille passe tout son temps libre devant une grande bâtisse sans que personne ne comprenne à quoi elle rêve. Mais un beau jour, le propriétaire Roland Mars, un vieil écrivain discret, l'embauche pour des travaux subalternes. Construite sur le modèle du temple de Louxor, la maison se révèle être un lieu initiatique duquel la jeune femme ne ressortira pas comme elle y est entrée...
Makyo entraîne le lecteur dans un registre qui lui est familier : l’ésotérisme, mis en valeur par un dessin plaisant brossé à grands traits. Mentorée par un vieil écrivain, Camille ouvre sa conscience à la Nature, mais pas sans heurts…
Pierre Makyo a imaginé l'histoire de Camille, dont la mère fut l'amante éphémère d'un écrivain-philosophe célèbre, Roland Mars. La jeune femme passe du temps devant l'imposante propriété du vieil homme. Un soir, alors qu’elle contemple les étoiles, Mars l'invite chez lui. Il lui offre un étrange emploi : passer ses journées dans sa maison en s'occupant de ses plantes, entourée de trophées d'animaux accrochés aux murs. Peu à peu, une étrange alchimie se produit dans ce lieu insolite.
Le dessinateur Luca Casalanguida, au style rapide à grands coups de pinceau, traduit bien l'ambiance. Sa technique est sans faille, mais l’aspect contemplatif et immersif de certaines scènes aurait peut-être été mieux rendu par un dessin plus détaillé. Cela dit, l'urgence du propos se fait parfaitement ressentir.
Celle qu'il n'attendait pas © Delcourt, 2023
Makyo va dans la direction de l'ésotérisme qu'il affectionne. Mars symbolise le vieux sage dans la transmission. Camille, elle, est dans une phase introspective une grande partie du récit, jusqu'à ce qu'une force nouvelle l'habite, issue de la fusion de son esprit avec le monde végétal et animal. Amélie, sa copine, est une victime, mais elle choisit d'agir (parfois sans beaucoup de discernement). Les deux jeunes hommes qui apparaissent dans le récit, assez caricaturaux, sont des salauds. L’air du temps ? Camille peut aussi devenir surprenamment violente, ce qui brouille potentiellement le message.
Est-ce une BD sur la transmission ? Sur l'harmonie à retrouver entre l'être humain et la Nature ? Sur la relation homme-femme ? Un peu tout ça, sans doute, mais la dernière dimension est abordée sous un angle assez lapidaire. On ressort de la lecture avec le sentiment d’être parfois entré insuffisamment dans la vie des personnages.
Un point à retenir : Makyo réussit à boucler proprement son histoire en un seul tome, sans une inflation excessive du nombre de pages ; ce qui est devenu rare en BD. Une lecture agréable.
3.0
Un scénario surprenant dans une ambiance mystérieuse, des graphismes classiques, un récit de la transmission avec un coté fantastique. Un récit spectaculaire, démonstratif, dont les personnages nous surprennent et paraissent parfois s’être trompés de scénario.
Le 03/07/2023 à 13h08
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