La vie n’est pas facile quand on fait de papier. Le petit garçon de papier est victime de toutes sortes de moqueries de la part de ses camarades d’école. Dans un monde où règne la loi du plus fort, quelles armes pour les plus frêles ? Une réponse pleine de poésie aux somptueuses illustrations.
Le garçon de papier est malheureux. Les enfants du quartier se moquent sans cesse de lui. A l’école, on menace de le déchirer. Lorsqu’il s’assoupi, il se réveille couvert de gribouillis. Le fragile enfant aimerait tant être comme les autres. Le soir, sa maman le rassure : elle l’aime comme il est. Mais qu’en sait-elle ? Elle n’est pas faite de papier elle ! Le petit garçon n’en peut plus… Une nuit, il s’enfuit loin de chez lui.

Le garçon de papier
© Glénat, 2022
Nicolas Digard propose un très joli conte, court mais puissant. Le garçon de papier est une ode à la différence et une critique de la cruauté dont les enfants font preuve entre eux. Le chétif petit héros parvient à surmonter sa différence en l’exploitant, en l’apprivoisant progressivement. La réponse apportée par l’auteur est d’une grande poésie. On referme le livre enveloppé de la douceur de l’imaginaire.
Côté illustration, les Kerascoët frappent encore une fois très fort. Les géniaux dessinateurs de Beauté, ou plus récemment de De cape et de mots, subliment l’histoire du garçon de papier. Leurs aquarelles sont magnifiques. Des camaïeux de bleus, de verts et de gris créent des ambiances lumineuses très recherchées. Un ton pastel général confère une douce nostalgie à l’album.
Une très belle lecture où l’imaginaire et la poésie triomphent de la cruauté du monde réel.
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