Des histoires croisées émouvantes et prenantes. A travers des récits personnels, la Guyane dans sa beauté et complexité se confie depuis la France. Pour faire entendre la voix de ses compatriotes, Emmelyne Octavie a réalisé une série de podcasts pour interroger cette forme d'exil. Au fil des témoignages, c'est l'histoire d'un pays souvent méconnu qui se dévoile. Territoire presqu'oublié de la République, mais omniprésent dans le coeur de nos protagonistes qui la vivent à 8 000 kilomètres. Ces récits touchent à l'universel, explorant le déracinement, la nostalgie, l'espoir...
Un billet pour l'exil
Samuel Figuière, Emmelyne Octavie
Éditeur : Marabout
Scénario : Emmelyne OctavieDessin : Samuel Figuière
Collection : Marabulles
Prix : 19.95€
- ZOO3.0
Scénario
3.0Dessin
3.0 - Lecteurs0 critique
Le synopsis de l'album Un billet pour l'exil
La parole aux Guyanais
Quel est ce lien qu’entretiennent les Guyanais de l’Hexagone avec leur terre natale ? Emmelyne Octavie – elle-même Guyanaise – raconte cet attachement dans une série de podcasts devenue BD.
Un billet pour l’exil relate les sentiments de Guyanais qui se sont installés dans l’Hexagone en quête d’un possible meilleur futur, entre mal du pays et passion pour cette terre riche de sa culture et de sa nature. Cette BD dessinée par Samuel Figuière nous fait ainsi découvrir quelques belles facettes d’un département français que peu de Français connaissent réellement. L’album sort des clichés habituels (le bagne, la violence, Kourou) pour donner envie de découvrir ce territoire trop lointain.
Des entretiens passionnants
Conçu comme une suite d’entretiens avec des Guyanais de tout âge et de toute origine, cet album reste résolument positif. Tous les personnages (à part Aline, mais peut-être y parviendra-t-elle) ont finalement trouvé leur équilibre malgré les difficultés, à l’instar de Claude, enseignante à Meaux, de Laurent, entraîneur de football à Toulouse ou de Suzette, adjointe au maire de Pont-St-Maxence. Dans une France (métropolitaine) pessimiste qui doute d’elle-même, on ne peut que se réjouir de ces installations réussies. Emmelyne Octavie a également choisi de donner la parole à des Guyanais de cœur, des Français nés hors de ce département, mais qui, après y avoir vécu, ressentent ce même amour, cette même nostalgie. On ne naît ainsi pas Guyanais, on le devient. Une belle vision, très loin d’un régionalisme réducteur !
Un billet pour l'exil © Marabulles, 2023
Une adaptation réussie
Le podcast Exils poétiques sorti en juillet 2021 est très riche et écouter ces confidences prend logiquement plus d’ampleur qu’en BD. Ce serait sans compter sur une mise en pages des entretiens très juste, avec des couleurs vives et piquantes évoquant les épices locales mentionnées par plusieurs interlocuteurs. Avec ces personnages très posés, on croirait parfois lire un roman photo. Ce sentiment n’est pas infondé, car Un billet pour l’exil est avant tout une histoire d’amour : des Guyanais pour la Guyane, certes ; mais surtout d’Emmelyne Octavie pour ses origines. Sa dédicace en début de livre, avec sa belle formulation (« Et où qu’il se trouve, à mon pays, la Guyane ») nous le confirme : la Guyane est partout en France, car elle est aussi un petit bout de France.