Après huit ans passés en Inde, et cinq en France, Silki s'est intéressée à la question du racisme ordinaire qu'elle subit quotidiennement. Dans sa série Kimchi-Baguette, @silkidoodle prolonge sa réflexion et nous offre une incursion dans son quotidien de coréenne en France, en essayant de nous dresser un tableau des différences structurantes de nos sociétés, de l'avortement aux relations familiales en passant par la cigarette et la pop culture. A travers ces chroniques légères et précises, elle nous livre son rapport d'étonnement.
Kimchi Baguette
Le synopsis de l'album Kimchi Baguette
La critique ZOO sur l'album Kimchi Baguette
Comment faut-il représenter les asiatiques ? Comme des humains ! Voilà un des nombreux constats que Silki se sent obligée de rappeler à son entourage. Une Coréenne en France… c’est sur ce concept que la dessinatrice raconte sa rencontre avec le pays de la baguette tradition et du pain au chocolat (et non de la chocolatine !).
Si la France est déjà un pays curieux pour un Français… qu’en est-il pour une Coréenne comme Silki ? Apparemment, d’intarissables sujets de conversation avec son compagnon. Au fil de 27 strips, Kimchi Baguette raconte sa perception des choses.
Tout y passe : le racisme, la bise, l’avortement, le petit déjeuner, le harcèlement, les fêtes de fin d’année… Silki ne retient pas ses mots et se lâche assez franchement sur ce qu’elle trouve bizarre chez les Français. Par exemple, la facilité avec laquelle les habitants de l’Hexagone en viennent à se tutoyer : en Corée, cette familiarité est bien plus difficile à adopter. En France, il faut une ordonnance pour la pilule contraceptive, mais pas pour la pilule du lendemain… En Corée, c’est l’inverse !
Kimchi Baguette © Dargaud, 2023
Même les élections ne se déroulent pas de la même façon (les Français auraient peut-être même à gagner à imiter la méthode du Pays du Matin calme)… Découvrir les us et coutumes des Coréens, c’est peut-être là le plus gros point fort de cet album.
Les réflexions s’enchaînent assez naturellement (dommage que le dessin ne soit pas plus soigné). C’est amusant par moment, navrant à d’autres (notamment sur les stéréotypes racistes et les micro-agressions raciales)… Il est cependant dommage que l’analyse demeure en surface et n’aille pas plus loin dans certains cas. Le chapitre sur le tabac notamment est très décevant, car il se concentre essentiellement sur l’aspect social du sujet et à peine sur le problème de santé publique. Aucun mot sur le tabagisme passif qui est un paramètre (peut-être) important à prendre en compte (et qui a fait l’objet de beaucoup de débats dans les années 2000). Quitte à mettre les pieds dans le plat sur le sujet, autant le faire complètement plutôt que d’en traiter l’aspect qui arrange le regard de l’autrice. Silki n’est jamais loin d’un jugement un poil trop hâtif sur un sujet qui parfois mérite bien plus de trois ou quatre pages de réflexion.
Au fait… c’est quoi un kimchi ? Réponse dans l’album !
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