La guerre des Gaules - La véritable histoire

En 58 avant notre ère, le proconsul romain de la province de Gaule cisalpine et d’Ilyrie est confronté à une migration massive des Helvètes. En remportant la bataille de Bibracte, il renvoie les survivants sur leurs terres, espérant garder à distance les Germains par la même occasion. Le nom de ce proconsul ? Un certain Caïus Julius César.

Pour une majorité d’entre nous, l’épisode de la Guerre des Gaules se résume à deux acteurs, deux batailles et une date : le proconsul Jules César, le chef de guerre Vercingétorix, la bataille de Gergovie et le siège d’Alésia qui se déroula en 52 avant J.-C. Disons-le franchement : c’est plutôt maigre, surtout lorsque le roman national nous assène ce chapitre comme le point de départ de l’Histoire de France. L’illustrateur Vincent Pompetti et le scénariste Tarek (déjà auteurs de séries consacrées à Raspoutine et Le Malouin) ont décidé de nous instruire en détail sur les différents épisodes de cette campagne militaire ayant fait rentrer la figure de Jules César dans l’Histoire.

La Guerre des Gaules © Nouveau Monde Graphic, 2023

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette histoire est compliquée ! En effet, la Gaule en elle-même s’avère être un patchwork de tribus celtes toutes plus variées les unes que les autres. Entre les Eduens, les Eburons, les Tenctères, les Belges, les Vénètes et les Lexoviens, il devient très difficile de s’y retrouver. Et là-dessus, l’ouvrage de Pompetti et Tarek s’avère très décevant : il est quasiment impossible de comprendre quoique ce soit de tous ces noms de tribus gauloises. Par exemple, une carte de la Gaule aurait beaucoup aidé le lecteur à situer géographiquement les différentes peuplades nommées. La plupart du temps, ces dernières sont citées sans contexte. Plusieurs fois me suis-je demandé laquelle de ces tribus est Gauloise et laquelle est Germanique. C’est d’autant plus dommage lorsqu’on comprend la grande importance de cette distinction. L’ouvrage souffre d’un manque flagrant de pédagogie sur la Guerre des Gaules… Un comble pour un ouvrage qui se vante dès la première de couverture d’en raconter la véritable histoire. Non non : il faut attendre les annexes en fin d’album pour avoir un début d’éclaircissement sur ces détails !

Et c’est d’autant plus dommage lorsque l’on constate le soin apporté au graphisme. Les aquarelles sont tout bonnement superbes et le montage graphique de certaines pages (les pages 64 et 65 par exemple) mériterait presque d’être encadré. Mais aussi magnifique soit la forme, cette dernière dessert très mal le fond de l’histoire qui nous est racontée, car l’image n’illustre pas toujours le texte présent dans un encadré qui lui est consacré.

La Guerre des Gaules © Nouveau Monde Graphic, 2023

Alors certes, les annexes nous expliquent plus en détails sur quels éléments scientifiques, véridiques ou hypothétiques les auteurs se sont appuyés pour raconter telles anecdotes sur César et Vercingétorix. Mais ils en profitent aussi pour avouer que la présence de Marc-Antoine dans le récit de cette campagne militaire est purement fictive. Autant dire qu’en lisant ce genre d'aveu en fin d’album, la soi-disant « véritable histoire » indiquée sur la 1re de couverture peine désormais à justifier le prix de 24,90€ indiqué en 4e.

Je ne saurais donc mieux conseiller les lecteurs avides de s’instruire sur le sujet d’aller se tourner vers une BD comme Alcibiade Didascaux chez les Gaulois : une lecture plus ludique, plus pédagogique et nettement plus amusante.