ZOO

Les fidèles

couverture de l'album Les fidèles

Éditeur : Dargaud

Scénario : Ben GijsemansDessin : Ben Gijsemans

Prix : 28.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
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Le synopsis de l'album Les fidèles

En 1994, les vacances se terminent lentement pour Harold, 14 ans, et son petit frère Carl. Des vacances très monotones et encore plus pieuses : la semaine chez les grands-parents, la prière à chaque repas et la messe le dimanche. Aussi, le petit Carl n'est pas très concerné par son rôle d'enfant de choeur : c'est qu'il préférerait avoir le temps de passer le niveau 51 de Jungle Gold sur sa GameToy ! Et puis surtout, il veut absolument suivre son grand frère dans les mauvais coups qu'il monte avec son copain Peter. Un ami qui, vivant dans un monde moins étriqué que le leur, ne fait pas l'unanimité chez les parents de Carl et Harold. Et pour cause : il ne va pas à la messe et jure comme un charretier. Mais la découverte de matériel pornographique dans une maison abandonnée va soudain remuer le semblant d'équilibre qui soudait le trio... Pas facile de s'éveiller à la sexualité entre un curé qui dit "ce qui est bien et bon" , un frère qui ne vit pas les choses de...

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La critique ZOO sur l'album Les fidèles

En 1994, Carl et Harold passent l’été chez leurs grands-parents et s’ennuient ferme. Entre les messes et les sorties en plein air qui deviennent routinières, difficile pour les deux frères de profiter à fond du soleil. Sauf quand Peter, un grossier personnage qui ne va pas à l’église, les emmène explorer les environs à vélo.

Diplômé de la Luca School of Art de Bruxelles en 2013, Ben Gijsemans n’en est pas à son coup d’essai. Ses deux premières œuvres publiées chez Dargaud, Hubert (en 2016) et Aaron (en 2021), ont déjà fait sensation et révélé un talent qui rappellera ceux de Chris Ware (Jimmy Corrigan, The Smartest Kid on Earth) ou Winsor McCay (Little Nemo) si vous les avez lu. Avec Les Fidèles, Gijsemans confirme avec brio sa grande maîtrise de l’art séquentiel.

Les Fidèles

Les Fidèles © Dargaud, 2023


Dès la première page, on peine à réaliser que l'on a affaire à une BD publiée en 2023. En effet, le noir et blanc un peu baveux et les nuances de gris au dot printing
restituent avec brio un cachet d’impression digne d’un vieux journal. En tournant les pages, on est bluffé par la variété des constructions. Parfois une planche se structure comme une succession de visages en train de dialoguer. Parfois un sujet dominant figure au centre de la page et les multiples réactions des personnages gravitent autour. Et parfois, encore, c’est une véritable architecture d’intérieure qui est séquencée en petites scènes de vie muettes. Et dans ces nombreuses mises en page, Ben Gijsemans parvient à faire ressentir cette dilatation du temps perçu par ses personnages selon le degré d'ennui qui les touche. Une conversation vive avec Peter ne se représente pas de la même façon qu’une interminable attente sur un banc. Pas une seule des quelque 150 pages ne fait tache !

Parce que Les Fidèles
est un récit plein de nostalgie, il faut comprendre qu’une enfance vécue dans les années 90 est remplie d’images variées. Des écrans de jeux vidéo pixelisés, des trajets en voitures sur la banquette arrière, des souvenirs de messe le dimanche midi (c’était in-ter-mi-nable), des moments de chamailleries ou de complicité entre frères… Carl, Harold et Peter sont trois garçons très représentatifs de cette génération qui redoublait d’astuces pour tromper l'ennui. L’imagination, les petites histoires qu’on se raconte entres potes pour faire l’intéressant et ces après-midis de jeux vidéo interrompues par les injonctions parentales du type « Vous voulez pas sortir un peu ? Allez donc profiter du beau temps ! »
Oui, ça ressemblait bien à ça de grandir dans les années 90.

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