Un homme normal, c’est l’histoire de Nathan, jeune autiste prodige de l’informatique. Dès qu’il s’attache trop à quelqu’un, des prémonitions néfastes l’envahissent. Mathilda va quand même aller jusqu’au bout de ses sentiments… Un scénario assez décevant et un dessin en demi-teinte : dommage, cette BD peine vraiment à convaincre.
Nathan, jeune autiste, souffre du syndrome d’Asperger. Développeur informatique, il a une intelligence hors-norme. Malheureusement, dans le registre des émotions, il est constamment tourmenté : dès qu’il s’attache trop à une personne, il est envahi par des prémonitions négatives. C’est pourquoi il préfère s’interdire toute relation amoureuse. Mais Mathilda, qui en pince pour Nathan, ne compte pas s’arrêter à cet obstacle.
Le scénario, signé d’un des grands noms de la bande dessinée, Pierre Makyo (Balade au bout du monde, Grimion gant de cuir, Elsa, Le Cœur en Islande, Le Cycle des deux horizons…) démarre plutôt bien. Mais il aurait peut-être dû se contenter de creuser cette question de la normalité dans un monde qui, contrairement aux apparences, reste excessivement normé. L’histoire se perd en route dans des personnages et des pistes narratives parallèles qui n’apportent pas grand-chose, comme celle de Juliette qui se venge de sa mère absente.
Le dessin de Sasa peine aussi à convaincre. La dessinatrice espagnole aborde les choses en surface, manque de précision et ne permet pas de donner une unité à l’ensemble. Les couleurs pâles auraient gagné à être plus soutenues pour rehausser l’ensemble.
C’est dommage, car on voit bien l’idée que veut faire passer cette bande dessinée et elle est louable : donner du grain à moudre sur des gens qui, parfois, paraissent « anormaux » ou marginaux, alors que c’est souvent dans la différence que se niche la véritable richesse d’un être. Mais au final, ça ne transpire pas de cette BD qui paraît survolée. Au même titre que sa chute surprenante, elle laisse un goût de regret.