ZOO

Le seul endroit

couverture de l'album Le seul endroit

Éditeur : Glénat BD

Auteur :

Collection : Hors Collection

Genres : Roman Graphique

Prix : 22.00€

  • ZOO
    note Zoo3.0

    Scénario

    3.0

    Dessin

    3.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Le seul endroit

" Les mots sont essentiels, quelque chose qu'on ne nomme pas n'existe pas ... " En première année de fac, Léold vient d'emménager à Bordeaux. Au même moment il démarre sa prise d'hormones. Car Léold est une personne non-binaire, ni complètement fille, ni complètement garçon. Léold revendique sa " fluidité " et ne regrette rien. Il vit un entre-deux... Face à cette situation ses parents sont un peu perdus. Ils pourraient comprendre un changement de genre mais la " fluidité " ? Heureusement, les amis sont bienveillants. En attendant, Léold doit s'atteler aux cartons dans un appartement en vrac. Pour se détendre, il prend des bains et va à la piscine où le maître-nageur le regarde d'un oeil curieux. Peu importe, Léold se sent bien tel qu'il est. Bientôt, un imprévu va venir bousculer son quotidien. Un imprévu ... qui s'appelle Olivia. C'est sa voisine. Au fil des échanges, une certaine complicité va se nouer entre eux. Olivia va le suivre dans ce parcours de...

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Quelque part entre deux genres

On dit souvent que les adjectifs s’accordent en genre et en nombre. Mais comment s’accordent-ils à un genre qui n’est ni féminin ni masculin ? Léold est transgenre non-binaire. Bien que ses parents peinent à comprendre ce que cela signifie, son petit frère a trouvé la bonne formule : Léold est « son sœur ».

Le seul endroit

Le Seul Endroit © Glénat, 2023

Déjà autrice du Plongeon et d’un roman graphique sur George Sand (tous les deux parus en 2021), Séverine Vidal s’est associée à Marion Cluzel pour raconter le parcours de Léold, jeune transgenre non-binaire en pleine construction de soi. Une construction qui n’a rien de simple dans une société bâtie sur une binarité des genres. Ajoutée à cela la période compliquée du début des études supérieures, du départ du foyer familial et de l’émancipation personnelle et sexuelle… Dire que Le Seul Endroit aborde un chamboulement de vie serait un euphémisme.

Des mots qui brouillent par leur absence

Léold vit cette période complexe tout en se cherchant. Il se sait transgenre non-binaire… mais qu’est-ce que cela signifie quand les mots viennent à manquer pour en parler ? Séverine Vidal touche de façon très juste le problème posé par les limites du langage français, lui-même soumis à cette distinction binaire du genre : on emploie le masculin ou le féminin pour tout, même les objets. De ce fait, les gens qui ne se revendiquent d’aucun de ces deux genres sortent littéralement d’un schéma linguistique : aucun pronom personnel ne leur est adapté. En abordant la question du langage avec beaucoup de pertinence, Le Seul Endroit nous aide à trouver les mots adéquats pour parler d’un sujet face auquel la langue française paraît mal outillée.

Le seul endroit

Le Seul Endroit © Glénat, 2023

Ces couleurs qui s'accordent en genre

L’illustratrice et scénographe Marion Cluzel met en scène le récit avec un parti pris graphique changeant. Après cinq planches aux teintes vives à dominante chaude, elle vide ses pages de toutes couleurs pour n’en garder que les traits : Léold se construit et cherche à se définir par des mots… un peu comme un dessinateur le ferait en travaillant son croquis. L’aspect « brouillon » du dessin (au point de laisser apparaître les marqueurs de page crayonnés à la manière d’un manuscrit inachevé) peut rebuter, mais trouve un sens vis-à-vis du récit qui parle de la construction de soi. Cette absence de couleur dans les dessins, Marion Cluzel la compense astucieusement en adaptant celle des bulles de dialogue au genre de la personne qui s’exprime : la parole féminine est orangée, la masculine est verte et bleue pour celle de Léold.

Le Seul Endroit
est un roman graphique qui suggère pertinemment que si la question du genre est un problème de société, il découle essentiellement d’un problème de communication. Car si nous n’arrivons pas à mettre de mot sur un sujet, comment en parler ?


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