ZOO

Ultramega T.1

couverture de l'album Ultramega T.1

Éditeur : Delcourt

Scénario : James HarrenDessin : James HarrenColoriste : Dave Stewart

Collection : Contrebande

Prix : 19.99€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Ultramega T.1

Un fléau cosmique s'est propagé, transformant les gens ordinaires en kaiju hyper-violents et monstrueux. Seuls les UltraMegas, trois individus dotés de pouvoirs incroyables, peuvent faire front face à cette déferlante de destruction. Leurs batailles détruisent des villes et sèment une horreur indicible dans leur sillage. Mais est-ce une guerre qu'ils peuvent gagner?


La critique ZOO sur l'album Ultramega T.1

Les Kaijus ont le vent en poupe depuis quelques temps. Ils inspirent une nouvelle génération d’auteurs qui voient en eux l’ultime incarnation du mal dans sa forme la plus gigantesque, la plus impressionnante. Face à eux, des géants se tiennent fièrement, prêts à en découdre sur fond de villes en ruine, de jets d’acide ou de feu qui viennent décimer des populations entières. James Harren en remet une couche et on en redemande.

No Future

Tout démarre dans les rêves d’un quidam qui voit un être mystérieux lui proposer de devenir un héros. Sa mission sera de défendre la Terre contre un redoutable virus qui provoque des mutations chez tous ceux qui en sont atteints. Ces victimes, devenues des monstres géants, des Kaijus, viennent ensuite ravager les villes, plongeant des populations entières dans la misère.

Très vite, tous découvrent que les affrontements qui en découlent sont extrêmement destructeurs, et que ces nouveaux héros ne sont évidemment pas épargnés. Dans un ultime combat contre celui qui se présente comme le roi des Kaijus, les trois derniers Ultramen succombent, laissant pour plusieurs années la Terre à la merci de ces créatures.

Un nouvel ordre s’installe, les survivants passent un pacte de non-ingérence avec les adorateurs des Kaijus. Tandis que dans l’ombre, l’espoir du retour des héros maintient faiblement la flamme.

Ultramega - Tome 1

Ultramega - Tome 1 © Delcourt, 2022

Ambiance post-apocalyptique

Bien que l’idée centrale d’Ultramega soit cette confrontation entre des figures géantes, le bien contre le mal, James Harren montre bien que l’essentiel, pour lui, c’est ce qui se passe ensuite. Quand les grands héros ont perdu, qu’il ne semble plus y avoir d’espoir, mais surtout que l’ordre des choses est inversé. L’homme est alors un élément négligeable, sacrifiable. Comment reconstruire un monde corrompu, sans illusion ?

Progressivement, Harren nous entraîne dans un récit très prenant qui dépeint une société en complète déliquescence survivant dans les décombres de ce qu’elle fut jadis, vague reflet d’un chaos qui ne cesse de s’éterniser. Et même si on peut se douter de l’évolution de l’intrigue, il ne tombe pas non plus dans la facilité en n’épargnant personne au passage. Mais dans cette volonté, justement, de sortir des schémas archi rabâchés sur l’importance de l’héroïsme, sur cet aspect presque messianique de l’héritier inespéré, l’archétype de ce chevalier invincible et glorieux, James Harren s’affranchit d’un récit trop convenu pour nous proposer des personnages fragiles, mais résolus à ne pas se suffire de leur condition.

Ultramega - Tome 1

Ultramega - Tome 1 © Delcourt, 2022

Explosion graphique

On se demande sans cesse ou tout ça va nous amener, surpris par les rebondissements incessants qui rythment cette histoire. Mais c’est surtout sur le plan graphique qu'Ultramega impressionne. Le trait de Harren est vif et dynamique, il appartient à cette école actuelle, héritière de dessinateurs comme Paul Pope, avec d’autres artistes comme James Warren Johnson, par exemple. Ils se distinguent par l’énergie qui se dégage de leurs mises en scène, les cadrages extrêmement maîtrisés et un sens de la narration visuel particulièrement efficace, presque cinématographique.

Chaque plan, chaque combat, chaque scène plus calme est la démonstration du talent de Harren. Après un run très remarqué sur Rumble, puis sur BPRD, il nous propose ici son premier projet en solo et il faut bien avouer que c’est une réussite sur tous les plans. Autant sur l’écriture qui se révèle émouvante et très nerveuse que sur sa représentation picturale qui éblouit, page après page.

Peut-être passé un peu trop inaperçu, ce premier volume d’Ultramega reste toutefois une très belle surprise. La suite tarde à arriver aux États-Unis, mais on devine l’artiste le nez plongé dans ses planches… Alors patience.

Haut de page

Commentez et critiquez

1200 caractères restants