Cyril Bonin, passionné par l’amour
Cyril Bonin, l’auteur d’Amorostasia était de passage à Paris pour la Saint Valentin : le rendez-vous idéal pour revenir sur sa série où l’amorostasie fige des gens dès qu’ils son
15 février 2015
-Interview
Éditeur : Bamboo
Dessin : Cyril BoninAuteur : Cyril Bonin
Collection : Grand Angle
Prix : 18.90€
Scénario
3.5Dessin
4.5"Parce qu'elle a le pouvoir de le rendre heureux, un peintre pense qu'il trahit son art.
Quel est donc le secret de cette coiffeuse qui rend heureux et inspiré le bougon Paul, peintre insatisfait ? Une fable fantastique qui permet à Cyril Bonin d’explorer avec sensibilité et style les méandres de la recherche du bonheur.
Dans le Paris du début des années 60, Paul est un jeune peintre qui cherche sa voie. En proie au doute, souvent négatif, il se transforme un jour au contact de Mathilde, une jeune coiffeuse aux doigts de fée, et tombe évidemment amoureux d’elle. Cette relation lui donne la force de répondre à une commande pour une exposition qui pourrait permettre à sa carrière de décoller enfin. Mais son inspiratrice a un secret proche du surnaturel (que nous ne dévoilerons pas ici) et quand Paul l’apprend, l’angoisse le reprend. A-t-il son libre-arbitre ? Son art lui appartient-il vraiment ?
Cyril Bonin traite avec son trait fin et sensible plusieurs sujets dans cette histoire. Tout d’abord, la quête du bonheur. Mais aussi la place de la peinture réaliste à une époque où le milieu artistique explore d’autres voies. Les amis de Paul, adeptes de l’art conceptuel, brocardent volontiers celui-ci pour son approche figurative de l’art. Le message à ce sujet est peut-être un peu appuyé mais on peut bien sûr faire le parallèle avec la place qu’occupe la bande dessinée dans l’art contemporain et ce que ressentent certains dessinateurs. Autre thématique : l’inspiration. Mathilde est la muse de Paul mais le ressort scénaristique que vous découvrirez à la lecture de l’album amène le peintre à penser que sous influence, il n’est alors plus lui-même.
Du bout des doigts
© Cyril Bonin - Grand Angle
La part de fantastique qui nimbe cette histoire peut faire penser à certaines comédies américaines d’autrefois, proches du conte fantastique. Entraînant alternativement l’angoisse et le « feel good ». On peut même faire un rapprochement avec l’histoire de Ratatouille, le célèbre film d’animation de Disney : un rapport magique aux cheveux dans le Paris d’antan sur fond de recherche du bonheur… même si l’approche de Cyril Bonin est bien sûr différente.
Mention spéciale pour les couleurs de l’auteur, qui caressent le regard. Un joli voyage, un brin nostalgique.