Michel Kicka propose des réponses personnelles aux questions essentielles : Pourquoi le dessin, et l'humour, pourquoi l'écriture. Une introspection mémorielle et sensorielle faite d'allers et retours dans le temps et parsemée de ses Madeleines de Proust. La période de pandémie Covid 19, du printemps 2020 à l'hiver 2021, a été favorable à cette réflexion dans le temps lent du confinement et des balades quotidiennes dans le kilomètre autorisé d'un quartier de Jérusalem. Une balade qui commence doucement et qui nous mène jusqu'à aujourd'hui, deux ans après le confinement, avec un bilan inquiétant sur Israël.
L'autre Jérusalem
Éditeur : Dargaud
Dessin : Michel KichkaAuteur : Michel Kichka
Prix : 19.00€
- ZOO
3.5Scénario
3.5Dessin
4.0
- Lecteurs
0 critique
Le synopsis de l'album L'autre Jérusalem
La critique ZOO sur l'album L'autre Jérusalem
Balade dans les méandres des pensées du dessinateur aussi bien que dans les rues d’un quartier bucolique de Jérusalem, en temps de Covid. Des joies et des révoltes. Des tranches de vie bien plus laïques que casher.
Michel Kichka est un dessinateur de presse belgo-israélien très connu en Israël. De temps en temps, il s'adonne à la réalisation d’une bande dessinée, telle Deuxième Génération qui a été adaptée en film d'animation. Les confinements liés à la crise sanitaire sont pour lui l'occasion de laisser vagabonder son esprit lors de promenades solitaires dans les rues désertes de son quartier résidentiel de Jérusalem. Et de se remettre à la BD avec L'Autre Jérusalem, un livre très joliment dessiné au graphisme proche d’un carnet de voyage. Kichka va y mêler petites anecdotes tirées de sa vie de famille, flash-backs sur sa jeunesse en Belgique ou sur sa relation avec son père (qui décédera du Covid), propos sur la place du dessin d'humour dans la société, jugement sur le poids de la religion et considérations sur la politique israélienne.
L'Autre Jérusalem © Dargaud, 2023
L’auteur passe aisément d'un sujet à l'autre sans plan préconçu visible, entre une belle page sur les différents types d’oiseaux vus dans son quartier, une autre sur les édifices religieux des « trois religions », une encore sur les caricatures de dirigeants qu’il a faites. Cependant, on se laisse porter, la lecture étant agréable. Peu importe que l'on soit en phase ou non avec ses convictions d'homme de gauche : elles permettent de rappeler que comme dans tout pays, la société israélienne est divisée. Tous les Israéliens ne sont pas forcément d'accord avec les prises de position de leur dirigeant Benyamin Netanyahou. Et dans une ville où la religion est importante, il existe aussi des laïcs convaincus, comme Michel Kichka.
Malgré la force des thèmes évoqués, on est peu souvent dans l'intensité. La narration se fait le reflet de la période du printemps 2020, où l'on se sentait vivre dans un temps suspendu, ouaté. Cet album est un aimable vagabondage dans un périmètre balisé, pas une aventure.
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