La Loi des Probabilités

En 2018, Pascal Rabaté et François Ravard s’associaient pour publier Didier, la 5^e roue du tracteur, chez Futuropolis. En cette fin d’été, ils reviennent pour une nouvelle histoire de gens normaux, un peu ratés, mais drôles et franchement attendrissants. Découvrez cet album en compagnie de son dessinateur.

« Didier a eu son petit succès et j’avais très envie de retravailler avec Pascal. Je n’ai rien eu à lui demander, il m’a immédiatement proposé une nouvelle idée, La Loi des probabilités », raconte François Ravard.

Henri Martin vient de se faire annoncer par son cardiologue qu’il ne lui restait plus que quelques mois à vivre. Stupeur. Mais Henri préfère ne rien dire à son épouse et décide de leur offrir un dernier voyage ensemble, au Québec, pour voir les baleines. Sauf que c’est Henry Martin qui va mourir, pas Henri. C’est donc une histoire rocambolesque que l’auteur des Petits Ruisseaux a composé pour son dessinateur. Une histoire pleine d’amour pour les losers magnifiques : « J’aime bien les tranches de vie, mais à chaque fois, en essayant d’y intégrer une dimension humoristique. Parce que j’aime surtout faire rire par le dessin. Avec une dimension poétique presque, qui est quelque chose de très fort chez Pascal aussi. Ça, ce sont vraiment des terrains sur lequel on s’entend vraiment bien lui et moi. » La vie ordinaire est aussi un cartoon.

La Loi des probabilités, c’est du cartoon réaliste. Une situation où tout empire au fil des événements, mais où tout finit bien. C’est ainsi que le quiproquo advient, par un enchaînement de situations improbables, mais possibles. C’est donc systématiquement décalé et surprenant, et donc drôle et savoureux. C’est aussi une plongée dans le Québec profond, succession d’anecdotes vécues par Pascal Rabaté lors de voyages dans la Belle Province.

La vie ordinaire est aussi un cartoon

De son côté, François Ravard vient incarner la drôlerie par son trait légèrement caricatural. Un trait tout en souplesse et en rondeur qui accroît la bonhommie du héros et favorise la sympathie. Et pour pousser l’immersion du lecteur, il a fait le choix d’une bichromie au bleu. « Au départ j’avais trois teintes, mais j’avais des difficultés à les harmoniser. Alors au bout de 20 pages, j’ai recommencé et j’ai choisi le bleu comme couleur unique. Un bleu de froid, de mer, du Québec. Je n’avais besoin de rien d’autre. »

Si la rentrée vous déprime systématiquement, passez en librairie à la fin du mois d’août pour faire l’acquisition de cet album : bonne humeur et sourire garantis !

Article publié dans le Mag ZOO N°93 Juillet-Août 2023