L’adaptation en BD de cette valeur sûre de la dark fantasy pour ados peut séduire un nouveau lectorat. Si la trame de l’apprentissage est classique, les duos Grégory/Thomas et Alice/Thomas fonctionnent bien. Et le dessin a son charme.
Pierre Oertel adapte ici le premier roman d'une série à succès pour ados (16 tomes plus 2 hors-série) écrite par le Britannique Joseph Delaney. Il y est question d'un Moyen Âge imbibé de sorcellerie. Une histoire d'apprentissage, également, comme son titre l'indique. Les épouvanteurs traquent les sorcières, gobelins et autres monstres qui sévissent dans un monde rural et superstitieux. Ils sont perçus par les villageois comme indispensables, tout en ayant une mauvaise réputation.
La vie est dure pour le jeune Thomas Ward qui est poussé par sa mère vers le difficile métier d’épouvanteur. Il souffre de la solitude tout en recevant l’enseignement de son mentor, John Gregory. Sévère, mais juste, ce dernier prépare son disciple à affronter les forces du Mal. Donc il se doit d’être exigeant. Le grain de sable est Alice, une jeune fille fort jolie, mais qui semble être née du mauvais côté de la barrière. Thomas est attiré par elle. A-t-elle le cœur noir ou l'amour peut-il triompher en ces terres emplies de maléfices ? Le duo qu'elle forme bon gré mal gré avec Thomas fonctionne bien. On la reverra certainement.
L'Apprenti épouvanteur, tome 1 © Éditions Bayard, 2023
Le dessin numérique en couleur directe de Benjamin Bachelier, très pictural, évoque les illustrations d'un conte pour enfants, ce qui n'est pas une mauvaise idée. Tous les personnages sont aisément reconnaissables, ce qui n'est pas toujours le cas avec cette technique, donc bravo. On n’est pas si loin des couvertures d’Harry Potter faites un temps par Jean-Claude Götting. Les sorcières sont bien inquiétantes, voire cauchemardesques, ne serait-ce que par leur regard.
Cette adaptation tient la route. Intéressera-t-elle les lecteurs des romans auxquels elle est, semble-t-il, très fidèle dans ce tome 1 ? Sans doute, par l'atmosphère dégagée par le dessin, qui apporte une valeur ajoutée. Et elle peut séduire une nouvelle frange de lecteurs ados ou (jeunes) adultes.