Megalodon

À l'époque du Miocène, il y a 21 millions d'années, le mégalodon, un grand requin blanc, peuplait les océans. Cet album prend pour prétexte le destin d'un de ces prédateurs pour explorer la vie au fond des océans à cette époque.

Nous suivons un jeune mégalodon, membre d'une communauté de poissons de la même espèce, qui rêve de prendre la place du mâle alpha, un vieux combattant rusé qui dirige le groupe. Au fil des pages, nous découvrons la vie sous-marine de cette espèce à la recherche constante de proies. Les mégalodons attaquent des animaux marins et même ceux qui vivent près du rivage, se retrouvant eux-mêmes attaqués par des espèces encore plus impressionnantes, comme le Livyatan, un cachalot très agressif, qui aurait vécu environ 10 millions d'années plus tard et qui chassait les phoques et les requins. L'accouplement des mégalodons est également décrit avec toute sa parade amoureuse. En fin d'album, un groupe d'hommes évolués fait son apparition ce qui est surprenant car nos ancêtres lointains n’avaient pas des faciès d’aujourd’hui.

Mégalodon
© Christophe Bec, Paolo Antiga - Les Humanoïdes Associés

Christophe Bec prend quelques libertés avec l'histoire pour dépeindre la vie des mégalodons, présents dans sa série Carthago. Il construit un scénario autour de cette espèce, mais ces incongruités, bien qu'elles enrichissent le récit, brouillent le message. En effet, l'intrigue semble assez superficielle, donnant au lecteur l'impression que l'histoire n'est qu'un prétexte pour décrire la vie de ce prédateur. Parallèlement, des erreurs de datation des espèces se glissent dans le récit, mélangeant des animaux qui n'ont pas coexisté à la même époque. Cela ternit l'aspect documentaire du scénario, faisant perdre de l'intérêt à l'intrigue.

Paolo Antiga, un dessinateur italien reconnu, signe ici son premier opus francophone. Son style de dessin, à la fois classique et expressif, donne vie à une multitude d'animaux disparus grâce à un trait réaliste à l'encrage fin. L'artiste parvient à placer les protagonistes de manière convaincante, même pour des héros aquatiques, offrant aux lecteurs de superbes dessins en pleine page décrivant des scènes de combat. Cependant, la mise en couleur informatique manque de nuances et ne met pas complètement en valeur le dessin.