Robfox & le voyage du Souvnhir

Une bouffée d’air frais nous est proposée avec cette aventure poétique et rocambolesque dans laquelle un renard et son robot costaud enquêtent sur une créature pouvant faire remonter à la surface les souvenirs oubliés. Et c’est amusant !

Dans le village de Vertbagne le bien nommé, les habitants doivent trimer dur et payer fort cher l’engrais dont le maire (un hérisson) a le monopole. Rompt avec leur quotidien l’arrivée d’un faune géant bien embêtant, même endormi. L’issue viendra du renard Fox et son puissant robot issu d’un autre temps. Apparaît alors une étrange créature, un Souvnhir. S’il affole certains habitants, il est convoité par d’autres, attirés par son pouvoir : celui de rendre les souvenirs oubliés aux personnes qu’il touche. Fox sera aidé par une jeune louve, Rune, dans la quête du « petit livre du Souvnhir », ouvrage clé pour utiliser les pouvoirs de la créature.

Robfox et le voyage du Souvnhir, Tome 1 © Nicolas Pothier, Vincent Joubert - Delcourt

Nicolas Pothier a imaginé un univers de fantasy tout public, poétique, rythmé des par des jeux de mots malicieux. Outre les animaux, bipèdes et vêtus comme des humains, apparaissent des créatures fantastiques, à mi-chemin de celles du Seigneur des Anneaux et de celles des aventures de Valérian et Laureline. C’est une histoire complète, mais le scénariste a semé des jalons tout au long des pages, permettant une suite si le public est suffisamment au rendez-vous. Le passé du renard, amnésique, est par exemple un sujet…

Le dessin de Vincent Joubert est charmant, tout en rondeur, rassurant tout en incitant au vagabondage de l’imagination. Le dessinateur campe un renard expressif associé à un robot dynamique au design vintage. Les autres personnages ne sont pas en reste, à commencer par les étranges crops et les mystérieux bandits Zinks qui veulent dérober le Souvnhir. Le dessin en couleur directe met en valeur les décors souvent champêtres ou forestiers. Les maisons sont également pittoresques.

C’est un album qui ne se prend pas au sérieux mais qui a été fait avec beaucoup de conviction, on le ressent bien à la lecture. Delcourt renoue ici avec une fantasy qui a souvent été sa marque de fabrique dans les années 90, avant de se diversifier.