ZOO

Le coup du maître

couverture de l'album Le coup du maître

Dessin : Tyef

Prix : 18.00€

  • ZOO
    note Zoo2.5

    Scénario

    2.5

    Dessin

    2.5
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Le coup du maître

Fin des années 80, à Cahors, un petit groupe de collégiens se retrouve autour d’une passion commune pour le JDR (jeux de rôle) et les LDVEH (les livres dont vous êtes le héros). Plus de trois décennies après, ce même groupe (Les VI Saigneurs du Pont du Diable), au cours d’une énième partie de JDR, fait germer l’idée d’une bande dessinée qui raconterait leur histoire, celle d’une génération nourrie de pop culture et d’imaginaire. Un imaginaire régalé d’Héroïc Fantasy bien soutenu par des images, un graphisme et une chromatique inspirée du médiéval-fantastique.


Roliste, les prémices de la scénarisation

Quand un groupe de joueurs de jeu de rôle décide d’écrire et publier une bd pour rendre hommage à leurs personnages préférés, cela donne Le Coup du maître. Découvrez l’initiative d’un groupe audacieux.

Une maison dans la campagne, des adolescents qui se retrouvent autour d’une bonne plâtrée de pâtes et d’une partie de jeu de rôle. Ils sont les six seigneurs du pont du diable. Un groupe d’aventuriers parcourant notamment les rues de la cité d’Hévénia, capitale des sept mers. Une mission s’offre à eux : escorter une jeune fille vers une autre ville. Mais si on fait appel à eux, c’est bien que le chemin ne sera guère paisible.

Le coup du maître

© Le Coup du maître, 2023

De l'ambition et du potentiel

Le Coup du maître est une auto-édition. Les cinq joueurs d’origine ont écrit le scénario, ont trouvé et convaincu un dessinateur de partir avec eux (Tyef de son nom) et ils ont créé leur propre album. Un objet tout à fait convaincant. Couverture cartonnée « wraparound », papier recyclé de qualité, rien ne vient donner à voir un travail d’amateurs. Il y a eu de l’exigence, une volonté de bien faire et de vendre in fine un joli produit aux lecteurs. Volontés respectables et bien tenues.

Mais comme il s’agit d’une première création, évidemment, le scénario est moins maîtrisé. Aucune grosse faute de goût, ou technique, juste l’absence d’éditeur pour apporter un regard plus distancé qui permettrait de produire le meilleur livre possible. Les scénaristes ont voulu entrecroiser leurs souvenirs d’adolescence et le monde imaginaire. Mais il est compliqué d’identifier quel enfant est quel personnage. Les deux trames narratives auraient mérité un peu plus de liant pour que chacune nourrisse l’autre et ensemble emportent le lecteur. L’idée est évidemment pertinente, mais mérite de prendre plus son temps pour notamment permettre de s’attacher davantage aux adolescents du monde réel.

Le coup du maître

© Le Coup du maître

Le dessin BD, un art du vide

Côté dessin, là encore, il y a matière à progression, même si l’ensemble est plus que correct. Tyef a réalisé plusieurs albums en auto-édition et possède des bases solides en dessin.  Mais il travaille les textures avec beaucoup trop de détails. Un mur de crépi dans l’ombre transmet des centaines d’informations parasites au lecteur, autant que le nombre de reliefs sur le mur. Pour finalement, ne rien apporter au récit. Résultat, ses planches peuvent offrir une sensation un peu étouffante, surtout dans les situations exigües.  Mais le mieux n’est pas loin. Il faut juste oser laisser de la place au vide, qu’il soit blanc (lumière) ou noir (ombre). Le plus est souvent l’ennemi du mieux, démonstration en est faite ici. De même, des gammes chromatiques plus différenciées permettraient de mieux isoler chaque trame.

Le Coup du maître est un premier album perfectible, certes, mais c’est une production tout à fait raisonnable dans la sphère de l’auto-édition. Les auteurs aimeraient produire et financer en crowdfunding un second tome. Il ne leur manque pas grand-chose pour livrer une seconde aventure tout à fait convaincante. Pour soutenir ces créateurs, rendez-vous sur leur site.

Haut de page

Commentez et critiquez

1200 caractères restants