ZOO

L'Expert

couverture de l'album L'Expert

Éditeur : Casterman

Dessin : Daniel JenniferAuteur : Traducteur : Paul Derouet

Collection : BD ADO-ADULTES

Prix : 25.00€

  • ZOO
    note Zoo3.5

    Scénario

    3.5

    Dessin

    3.0
  • note lecteurs3.5
    1 note pour 1 critique

Le synopsis de l'album L'Expert

1977, sur une route de campagne à proximité de Bonn, alors capitale de la RFA, l'Allemagne de l'Ouest, un accident de voiture entraîne la mort d'une jeune femme et de son enfant. Ce drame bouleverse un vieil employé de la morgue locale, dont le traumatisme de la guerre ressurgit lorsqu'il est confronté aux corps des victimes de cet accident. Il décide de se lancer à la recherche du responsable de l'accident, qui a pris la fuite.


La critique ZOO sur l'album L'Expert

C’est un peu comme si Arte publiait une bande dessinée prenant le prétexte d’un polar pour parler du poids de la culpabilité allemande sur sa contribution au nazisme. Un coup en bandes au billard, passant par l’Extrême gauche.

Ce récit semblera sans doute plus original à un lecteur français qu’à un lecteur allemand. Cela tombe bien, nous parlons sur ce site surtout aux lecteurs francophones (mais un petit bonjour au passage aux germanophones qui nous liraient). Jennifer Daniel a écrit une histoire sur la culpabilité, la rédemption. L’issue, que l’on fasse partie des puissants ou du peuple.

C’est l’occasion de se replonger dans les années 70, quand l’Extrême-gauche était particulièrement virulente en Europe (Fraction armée rouge en Allemagne, Brigades rouges en Italie…). A cette époque, une bonne partie des actifs de la société allemande avaient été soldats pendant la 2nde guerre mondiale. Beaucoup avaient réussi à avoir par la suite une vie « normale », insérée. C’est cela, « la seconde chance » à laquelle un personnage fait allusion.

L'Expert

L'Expert © Jennifer Daniel - Casterman

Le héros de ce livre se nomme Karl Martin, un employé lambda, photographe dans un institut médico-légal. Cet homme d’une soixantaine d’années est d’ailleurs plutôt un anti-héros. L’autrice, trentenaire, l’a choisi pour symboliser cette génération appartenant à la classe moyenne qui a vécu avec sa culpabilité et ses cauchemars. Karl, qui fut soldat dans la Wehrmacht, est confronté à un fait divers (nous ne divulgâcherons rien ici à ce sujet mais de toute façon, l’essentiel est ailleurs) qui fait affluer les souvenirs, et pas les plus agréables. Cela exacerbe sa culpabilité, nous entraînant sur les chemins parfois incertains d’une réflexion concernant les choix qu’un homme (ou une femme) doit assumer.

Le dessin numérique un peu naïf en couleur directe, façon gouache, très coloré, apporte un certain décalage bienvenu. On notera des séquences picturalement réussies, tel un cauchemar de Monsieur Martin face aux morts surgissant de son passé.

Intéressant, car un point de vue que l’on n’a pas l’habitude de voir en France.

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Commentaire et critiques (1)

note de la critique de François Samson

3.5

Sans doute plus original pour un lecteur français que pour un lecteur allemand. Une histoire sur la culpabilité, la rédemption. L’issue que l’on fasse partie des puissants ou du peuple. L’occasion de se replonger dans les années 70, quand l’extrême-gauche était particulièrement virulente en Europe (Fraction armée rouge en Allemagne, Brigades rouges en Italie…). La société allemande avait alors une bonne partie de ses actifs qui avaient été soldats pendant la 2nde guerre mondiale. La 2nde chance à laquelle un personnage fait allusion. Martin, employé lambda, photographe dans un institut médico-légal symbolise cette génération qui vit avec sa culpabilité et ses cauchemars, et qui fait partie de la classe moyenne. Le fait divers auquel il est confronté exacerbe sa culpabilité, une réflexion sur les choix qu’un homme (ou une femme) doit assumer. Dessin un peu naïf en couleur directe apporte un peu de décalage. Intéressant, car un point de vue que l’on n’a pas l’habitude de voir en France. Mais un goût d'inachevé; Le récit manque de saveur.

Le 07/05/2024 à 19h20