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La dame de la Roche

couverture de l'album La dame de la Roche

Éditeur : Jarjille

Dessin : Geneviève MarotAuteur :

Collection : HORS PISTE

Genres : Historique

Prix : 22.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album La dame de la Roche

Edgar est un artiste. Il écrit des livres et dessine des personnages, cest un auteur connu. Depuis quelques temps, il est obsédé par le visage dune femme et par un sentiment durgence. Parvenu au château de La Roche-Guyon, il se retrouvera pris dans une succession de voyages temporels au cours desquels, à chaque fois, il rencontrera la dame de La Roche. Mais quel est le but de tout cela ? Qui est cette femme et par quel moyen voyage-t-il ainsi dans le temps ? Il découvrira, dans un futur pas si lointain, un monde ravagé où seuls subsistent quelques représentants de "la-vie-telle-que-nous-la-connaissons" . Il découvrira qui est la dame de La Roche et quelle mission elle entend lui confier, à lui, un artiste, un simple artiste...


La critique ZOO sur l'album La dame de la Roche

Sis sur une falaise du Val-d’Oise à une cinquantaine de kilomètres de Paris, le château de La Roche-Guyon est le théâtre de cette aventure transcendant l’espace et le temps.

Début des années 60. L’auteur Edgar P. Jacobs fait l’expérience de visions mettant en scène une mystérieuse femme ainsi qu’une haute tour qui, selon l’un de ses proches amis, pourraient bel et bien avoir toutes deux existé. N’écoutant que sa curiosité, il décide de se rendre sur place…

Que de questions, de réponses, d’hommages et de passionnants concepts recèle cet album commis conjointement par l’auteur/acteur/metteur en scène Jean-Michel Frémont et l’autrice Genevière Marot dont la première bande dessinée, Sous le tamarinier de Betioky, m’avait fait forte impression, tant au niveau de sa narration que de ses riches visuels aux couleurs directes, tout comme l’opus que je découvre aujourd’hui.

Hommage d’abord au célèbre Edgar P. Jacobs, à son imagination foisonnante ainsi qu’à sa carrière au sein de laquelle les planches de opéras ont côtoyé celles des albums de bande dessinée. Il est ici le héros d’un paradoxe temporel trimballant un lecteur amusé de Seconde Guerre en Moyen Âge via les Lumières, mais également un futur probable brièvement dépeint sur fond de catastrophe écologique.

La Dame de la Roche

La Dame de la Roche © Éditions Jarjille, 2024

Drôle, intrépide, cultivé à l’extrême et devant sa survie à son infaillible mémoire, cet Edgar Jacobs fantasmé reflète l’adage selon lequel une connaissance poussée de l’Histoire demeure l’une des ressources les plus efficaces pour comprendre et appréhender intelligemment le temps présent.

Aussi rousse et substantielle que l’archétype de la sorcière tel que le décrivaient souvent les obscurantistes, la Dame de la Roche et ses incarnations futures symbolise quant à elle les lignées féminines, leurs fardeaux mais également leurs pouvoirs trangénérationnels ainsi que les accrocs d’une transmission orale ou écriteayant souvent effacé du tableau les femmes puissantes.

Le suspense dispute ici le devant de la scène aux nombreux clins d’œils souvent militants, comme l’allusion (en forme d'approbation) à l’homosexualité d’Edgar Jacobs, l’évocation des menaces tapies derrière les conséquences contemporaines des zoonoses ou encore le retour sur une censure culturelle dont l’éradication ne doit pas être considérée comme acquise. Autant de jalons implicitement politiques contribuant à faire de La Dame de la Roche non seulement une palpitante BD d’aventures, mais également une réflexion pertinente et merveilleusement dessinée sur les contrecoups de certaines heures de notre Histoire dont l’ombre plane encore parfois beaucoup plus près que l’on ne pourrait le croire…

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