Une course-poursuite qui démarre sur les hauteurs de la tour Eiffel et qui se poursuit dans un Paris discrètement steampunk. Un tueur sévit. Un récit speed et volontairement abracadabrant avec quelques fulgurances.
1889, c’est l’exposition universelle de Paris, avec en vedette la tour Eiffel. Mais une série de meurtres y a lieu, menaçant de faire fuir les visiteurs ! Ce XIXème siècle est assez suspect : il suffit de regarder la coiffure bicolore de l’inspectrice Eléonore Kowalski ou celle de Jules Castignac, la nouvelle recrue, avec ses dreadlocks. Kowalski est une femme flic. Pas commun, à l’époque. En plus, elle est en avance sur son temps : elle dit « Amérindien », et non pas « Indien » ; et elle parle de « tueur en série », expression qui est apparue sept ou huit décennies plus tard…
Wahkan
© Cossu, L'hermenier, Sentenac - Dupuis
Puis quand on voit les carrosseries des voitures ou les gros pistolets, on en a cette fois la certitude : il s’agit d’une uchronie aux (légers) accents steampunk. À partir de là, on peut se laisser porter par l’histoire écrite par Maxe L’Hermenier, assez échevelée, qu’il ne faut pas trop prendre au sérieux. L’enquête mène Kowalski et Castignac sur un terrain dangereux. Et le fantasque Castignac est-il réellement celui qu’il prétend être ? Quel est son lien avec Buffalo Bill ? Cette dernière question peut surprendre, mais les chemins de traverse pris par l’histoire aussi !
Wahkan
© Cossu, L'hermenier, Sentenac - Dupuis
Alexis Sentenac est associé au virtuose Brice Cossu pour le dessin de cet album, comme c’était déjà le cas sur Le triomphe de Zorglub et sur Goldorak. Cela donne un graphisme pêchu. Le style indique ici que c’est quand même surtout Sentenac qui tient le crayon. L’influence du manga se fait parfois particulièrement ressentir, quand les personnages sous le coup d’une émotion sont représentés de manière caricaturale, le temps d’une case. Les relations entre Eléonore et Jules sont d’ailleurs parfois excessivement exacerbées.
L’album se présente sous la forme d’un one-shot, mais si suffisamment de lecteurs apprécient cette aimable fantaisie, on pourrait bien avoir droit à une suite en Amérique…