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Mukanda Tiodora

couverture de l'album Mukanda Tiodora

Éditeur : Cà et là

Auteur : Traducteur : Mathieu Dosse

Genres : Historique

Prix : 23.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Mukanda Tiodora

Au milieu du XIXe siècle, la population noire de São Paulo avait ses propres espaces, avec des églises, des quartiers et autres lieux de vie. Bien que le pouvoir était entièrement entre les mains des Blancs (dont beaucoup n'étaient pas si blancs), des milliers de Noirs - esclaves ou libres - exerçaient différents métiers : porteurs, blanchisseurs, marchands de fruits et légumes, etc. Parmi ces personnes, il y avait Tiodora Dias da Cunha, née en Afrique, séparée du reste de sa famille et vendue comme esclave à un chanoine de São Paulo. Par le biais de lettres à son mari et à son fils, Tiodora cherchait par tous les moyens à réunir l'argent nécessaire pour obtenir son affranchissement et sa liberté. Ces courriers ont été archivés suite à une enquête policière à laquelle elle se trouva mêlée. Mukanda Tiodora s'inspire de cette histoire. La nouvelle bande dessinée de Marcelo D'Salete, auteur de Angola Janga et Cumbe (Eisner Award 2018) est une histoire...

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Les enjeux de la transmission d'une lettre

Ce roman graphique aborde la question de l’abolition de l’esclavage sous ses différents aspects, de manière fine et sensible, et pointe le pouvoir d’émancipation de l’écriture.

1866, São Paulo, Brésil. Originaire d’Afrique, Tiodora est esclave auprès d’un chanoine. Âgée, elle espère pouvoir s’affranchir et retrouver époux et fils. Pour cela, elle dicte des lettres au charpentier Claro Antonio dos Santos et entreprend de les faire transmettre à son mari.

Une société observée à la loupe

En ouverture, Marcelo D’Salete détaille le contexte historique au Brésil (en particulier à São Paulo et dans sa région) et présente le personnage de Tiodora dont il s’inspire des authentiques lettres (reproduites en fin d’ouvrage au sein d’un riche appareil critique) pour composer son histoire. Cette introduction, éclairante et indispensable à la compréhension du récit, pose les bases de celui-ci. Elle permet à l’auteur de s’affranchir par la suite de précisions historiques et de rester dans le présent de sa narration. Il s’attache ainsi aux éléments factuels : l’écriture d’une lettre, son transport, son interception…

Mukanda Tiodora

Mukanda Tiodora © Ça et là, 2024

Situations et actions sont saisies dans le détail, comme décortiquées, témoignant d’activités, de métiers, de manières de vivre. Cela crée un effet surprenant, une coexistence de dynamisme et de suspension. Certains partis pris accentuent cela : les planches sont fréquemment muettes, le traitement du noir et blanc texturé rappelle les effets de la linogravure, des cases sont montrées du point de vue de celui qui regarde l’action… Par ces différents procédés, Marcelo D’Salete immerge le lecteur dans l’existence des personnages, lui faisant ressentir de l’intérieur les actions entreprises et leurs enjeux. Il en découle une sensation paradoxale de détachement et de proximité affective qui contribue à la grande force de cet album.

Article publié dans le Mag ZOO N°96 Janvier-Février 2024

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