Années 2010. Le port de Lorient est une halte secondaire sur la carte du transport maritime mondial. Au pied des grues et des silos, les hommes se font rares. Léna, jeune inspectrice de l'ITF, le syndicat international des gens de mer, observe d'un oeil sévère l'entrée en rade d'un cargo gigantesque : c'est l'Odysseus, le vraquier qu'elle doit contrôler dans les prochains jours. Alerte a été donnée sur les pratiques peu scrupuleuses de son armateur... Après une soirée arrosée avec son amie la barmaid Salomé, Léna est réveillée par un appel matinal : la police vient de repêcher le corps sans vie d'un marin. Accident ? Suicide ? Trafic de stups ? Alors que l'affaire est confiée au lieutenant Février, un flic mélancolique, peu familier des réalités maritimes, Léna mène sa propre enquête sur les circonstances du drame. Croisant sur les quais marins et dockers, aumônier des gens de mer et piliers de comptoir, l'intrigue nous plonge dans le...
Vrac sec, polar portuaire
Éditeur : Ouest-France
Scénario : Elsa GauthierDessin : Jacob Hardy
Prix : 22.00€
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Le synopsis de l'album Vrac sec, polar portuaire
Un polar de fin limier sur le port de Lorient
Un port : Lorient. Un crime : le corps d'un marin retrouvé dans l'eau. Des personnages aux caractères bien trempés : une inspectrice syndicale, un lieutenant mélancolique, une barmaid festive amie de l'inspectrice, un capitaine de navire paumé. Un talent narratif pour tricoter une intrigue en la nourrissant de son travail journalistique : celui d'Elsa Gautier, dont c'est le premier scénario. Un coup de crayon tonitruant comme les Quarantièmes rugissants : celui de Jacob Hardy. Et surtout, un personnage de choix : la base sous-marine de Lorient, pleine d'histoire et de mystère. Tous ces ingrédients font de Vrac sec une BD nécessaire.
À Lorient, sont arrivés / Vive les marins / O beaux mariniers / Trois beaux navires / Matilonlaridaine / Trois beaux navires chargés de blé, chantent les Sonerien Du, groupe ô combien festif de musique trad bretonne. Dans Vrac sec, les navires qui débarquent dans le port morbihanais ne sont plus chargés de blé, mais de soja transgénique brésilien. Elevé au glyphosate et au poison Roundup de Monsanto, une belle hypocrisie française. Question d'époque. Triste époque.
Un matin des années 2010, aux abords des bunkers qui forment la base sous-marine, le corps d'un matelot est retrouvé à l'eau. Léna, jeune inspectrice de l'ITF, le syndicat international des gens de mer, genre de « cégète » à flots, est arrivée la veille pour enquêter sur les conditions de travail des marins à bord de ce vraquier en provenance du Brésil. Elle passe une soirée bien arrosée avec sa pote Salomé, barmaid au bistrot La Barbu et apprend la nouvelle au petit matin, la tête en vrac.
Vrac Sec, polar portuaire
© Elsa Gautier, Jacob Hardy - Ouest France
En vrac, le capitaine grec du navire semble bien l'être aussi. Le lieutenant de police Février, qu'on croirait directement sorti d'un bon vieux polar à l'ancienne, va devoir arrêter de traîner sa mélancolie poisseuse sur les quais pour percer le secret de cette enquête. Elsa Gautier, journaliste qui signe ici son premier scénario de bande dessinée, commence très fort. Ses personnages, des gueules taillées à la hache, trouvent naturellement place dans ce décor portuaire.
La narration est fine, ciselée. Avec une prouesse, pour une débutante : jusqu'au dénouement final, difficile d'imaginer qui a tué le matelot. Ce récit percutant va droit au but. Sans chichis ni fioritures, à l'image du monde des marins : on va droit au but, comme lorsqu'on fait route pêche.
L'histoire de la jeune scénariste est sublimée par le coup de crayon de Jacob Hardy, dans la veine de Bruno Le Floc'h, auteur bigouden trop tôt disparu qui avait lui aussi fait de la mer son terrain de jeu préféré. Superbes vues nocturnes de la base sous-marine de Lorient, personnages attachants, entretien du suspense dans chaque case... Vrac sec est une bande dessinée incontournable. À Lorient, sont arrivés / Vive les marins / O beaux mariniers / Trois beaux navires / Matilonlaridaine...
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