Madeleine est portugaise de souche. Quand elle cherche à en savoir plus sur ses origines lusitaniennes, son père ne joue pas le jeu, mais lui fait rencontrer ses amis qui, comme lui, ont vécu la terrible dictature de Salazar. Jusqu’à ce qu’une poignée d’œillets ouvre sur une nouvelle vie de liberté. Un récit sans fard, dessiné avec réalisme et poésie.
Jusque-là, Madeleine, autrice installée dans LA ville de la bande dessinée, Angoulême, ne sait pas grand-chose de ses origines portugaises. Mais elle est curieuse, avide de découvrir la trajectoire familiale et son passé. Elle se rend vite compte que ce n’est pas sur le témoignage de son père qu’elle va pouvoir compter pour en savoir plus.
Borboleta © Sarbacane
Qu’importe : le paternel la met en lien avec ses proches qui ont subi la violence de la terrible dictature de Salazar. Jusqu’à la Révolution des Oeillets qui a permis à ce petit bout de pays, coincé entre l’extrémité ouest de l’Espagne et l’immensité d’un océan Atlantique sans Gulf Stream, de goûter, enfin, à la saveur de la liberté.
La jeune femme prend le temps de s’intéresser à ce que fut la vie de son père et de toutes ces Portugaises et Portugais qui ont survécu sous le joug d’un dictateur qui n’a pas eu à rougir comparé à Franco, son alter ego espagnol. Et qui a fait prendre au pays des décennies de retard social, intellectuel, culturel... Plus elle creuse, plus elle en apprend sur la culture du pays de son père, son histoire, ses traditions, ses us et coutumes, plus elle se passionne pour ce passé familial aux nombreux mystères.
Au fil de ce roman graphique bien troussé dans lequel on apprend beaucoup de choses, comme la légende des trois fleuves qui auraient donné naissance au Portugal, Madeleine prend son lecteur par la main pour l’immerger dans ce pays de la morue, des azuleros et des pâtisseries à tomber par terre. Son trait danse dans les cases comme le vent balaie le nord de ce pays magnifique aux gens si authentiques.