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La peur émeraude

couverture de l'album La peur émeraude

Éditeur : Les Rêveurs

Scénario : Lucas NineAuteur : Traducteur : Cécile Ramirez

Prix : 28.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album La peur émeraude

Après Delicatessen, Lucas Nine nen avait pas terminé avec le Paris des années 20 et sa fable animalière sous des contours de récit fantastique. La Peur Emeraude peut se lire comme une histoire à part ou comme la suite de Delicatessen, avec les principaux protagonistes, le journaliste René Dulac, linfâme Henri Le Cochon, les petites danseuses. Lauteur tisse son histoire dans la capitale, entre La Salpetrière, lOpéra, Les Halles, le célèbre cabaret Le Gai Cochon. Un étrange personnage qui se fait nommer "La Peur Emeraude" tente de déjouer les plans machiavéliques dune bande de criminelles. Comme pour chaque livre, Lucas Nine parsème son oeuvre dhommages appuyés à la littérature et au dessin comme Fantomas ou Fantagas pour cette nouvelle histoire truffée de rebondissements.


Paris, la nuit

Deux ans après Delicatessen, tout est bon, Lucas Nine revient continuer l’aventure de cet étrange univers, dans les pas de celui que l’on appelle La Peur Émeraude, qui virevolte sur les toits de Paris, bien décidé à contrecarrer les plans d’Henri le cochon.

Quelque part, en ville, de puissants notables se réunissent pour fomenter d’obscurs complots contre le gouvernement. Pour animer leurs petites soirées, le maître d’œuvre, Henri le cochon, a pris l’habitude d’aller se fournir en petits rats d’opéra auprès de son « ami » Coquelin. Or, ce soir-là, l’énigmatique Peur Émeraude surgit, sauve les trois danseuses présentes qui étaient destinées à assouvir les petits plaisirs d’un invité d’honneur et s’enfuit avec elles dans les rues de la capitale. Mais son véritable objectif, c’est de récupérer une mystérieuse pile de lettres qui pourraient lui porter préjudice. Sous prétexte d’aider les danseuses à se débarrasser définitivement du cochon, le monte-en-l’air décide donc de suivre le comploteur afin de le neutraliser, ainsi que sa bande…

La Peur Émeraude

La Peur Émeraude © Les Rêveurs

 Sur les toits, une silhouette

Lucas Nine continue son hommage audacieux, presque fantastique, au Paris des années folles et de ces personnages hauts en couleur qui vivaient de prodigieuses aventures à travers les multiples feuilletons que les lecteurs dévoraient dans les journaux. Ainsi, pour l’occasion, il imagine une ribambelle de hors-la-loi qui se sont glissés, la nuit, dans les appartements des plus fortunés pour leur dérober bijoux et tableaux de maîtres. Néanmoins, le récit que l’on découvre dans cet album est bien plus concentré sur cette énigmatique Peur Émeraude et sur son périple pour empêcher le sinistre cochon de réaliser ses plans qui tendent à déstabiliser la société française.

Cependant, Nine se sert bien plus de cette vague trame scénaristique pour animer des planches absolument magnifiques, démontrant que l’album est davantage un prétexte à explorer des possibilités formelles que de véritablement nous entraîner dans un récit complexe. Et même si les premières pages font irrémédiablement penser aux œuvres du père, progressivement le fils réussit à envelopper l’ensemble de son style propre, mélangeant assez habilement photographies retouchées, crayonnés réhaussés de couleurs, et cases de pure virtuosité graphique. C’est d’ailleurs à partir du moment où il se lâche davantage que le récit devient à la fois plus anecdotique et plus fascinant aussi. Notamment, cette filature qui ne cesse de s’étirer, avec une pause au zoo des plus incroyables.

La Peur Émeraude

La Peur Émeraude © Les Rêveurs

On se rend bien compte que plus on avance plus l’hommage est appuyé à ces silhouettes qui longent les toitures, surveillant les rues. Nine se plaît à flouter ses images, à ne laisser transparaître que des formes qui s’étirent, dans une sorte de danse lente et fantasmagorique. On a vraiment le sentiment de plonger en plein roman de gare, avec le commissaire qui ne sait plus trop où mettre la tête, le « justicier » dont l’on ne sait, en fin de compte, pas grand-chose, et tous ceux qui l’aident en silence.

Un album assez troublant, car la performance graphique est brillante, pleine de vie et de personnalité, même si l’on devine que beaucoup risquent d’être déstabilisés par l’ensemble.

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