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Larzac - Histoire d'une résistance paysanne

couverture de l'album Larzac  - Histoire d'une résistance paysanne

Éditeur : Dargaud

Auteur :

Préface : José Bové

Genres : Historique

Prix : 23.50€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • note lecteurs4.5
    1 note pour 1 critique

Le synopsis de l'album Larzac - Histoire d'une résistance paysanne

En octobre 1971, Michel Debré, ministre de la Défense, annonce l'extension du camp militaire du Larzac. Cent trois paysans et leurs familles sont menacés d'être expropriés de leurs fermes et s'engagent dans un mouvement de protestation non violent, qui sera dynamisé par des comités sur tout le territoire et mobilisera des centaines de milliers de personnes durant une décennie... "La plus belle lutte du XXe siècle" selon les mots de Jean-Paul Sartre ! Aujourd'hui encore, le Larzac reste le symbole d'une résistance qui trouve un véritable écho dans des sujets incontournables : la ruralité, l'agriculture paysanne, les ZAD et la désobéissance civile, l'aménagement du territoire ou encore l'environnement.


Une immersion dans la culture portugaise à travers la quête de Madeleine Pereira

Pendant dix ans, les paysans du Larzac, fort de la société des premiers mouvements pacifistes et altermondialistes, ont tenu tête à l'Etat en refusant l'extension d'un camp militaire au cœur d'un écrin naturel. Pierre-Marie Terral raconte cette résistance paysanne dans une BD savamment documentée. Le dessin très réaliste et en noir et blanc de Sébastien Verdier porte haut les valeurs de ces femmes et de ces hommes que la France a voulu chasser pour des causes militaires. Mais l'humanité a pris le dessus.

Dix ans. Dix longues années de lutte et d'absence de concession, de compromis et de soumission à l'Etat français : c'est la durée de la lutte des paysans du Larzac, entre 1971 et 1981, pour sauver les terres que voulait honteusement leur voler la République. Femmes et hommes et de la terre se sont ardemment mobilisés, avec le soutien sans failles des post-soixante-huitards et autres membres des mouvements pacifistes de l'époque.

Jeûne, non-violence, opposition systématique et constructive... La résistance des paysans du Larzac, reste, à ce jour, un des plus grands mouvements français de désobéissance civique pour la (très) bonne cause. Tant et si bien que cette expérience, née dans la sécheresse des causses désertiques de ce bout de France à couper le souffle, aux confins du Massif Central et des hauts plateaux, a fait des petits : la lutte contre l'installation d'une centrale nucléaire à Plogoff, dans le Finistère, le refus de construction de l'aéroport Notre-Dame-des-Landes en Loire-Atlantique ou encore, plus proche de nous, la résistance contre le centre d'enfouissement des déchets de Bure.

Larzac - Histoire d'une résistance paysanne

Larzac - Histoire d'une résistance paysanne © Dargaud

Que reste-t-il de la lutte du Larzac, à laquelle participa activement José Bové, installé sur le plateau en 1976, qui fut activement soutenue par le Canard enchaîné et croqué avec gourmandise dans Charlie Hebdo par le dessinateur de presse Cabu ? Quel héritage ces femmes, incroyablement organisées et mobilisées, ainsi que leurs hommes qui n'ont pas lâché un pouce de terrain face à un état décidé et représenté par son armée dans un lieu où seule la nature devrait avoir des droits, nous ont-il transmis ? Au minimum, le message qu'il ne faut jamais abandonner la lutte quand les droits humains sont bafoués, quel que soit l'argument avancé par le rouleau compresseur étatique.

C'est l'histoire de cette résistance paysanne et de son héritage que nous raconte Pierre-Marie Terral dans cette bande dessinée. Son récit repose sur un solide socle historique, auquel viennent se greffer de nombreuses anecdotes et des petits détails qui font le sel des grandes aventures humaines. De celles qui marquent, laissent des traces, inculquent des enseignements et donnent à réfléchir pour l'avenir. La lutte des paysans du Larzac et de leurs alliés, d'un concert de Graeme Allright à la venue d'un groupe d'Amérindiens, fait partie de ces épopées identitaires et idéologiques qui restent dans le roman national d'un pays.

Le dessin très réaliste de Sébastien Verdier et son choix, assumé et réussi, d'un noir et blanc qui ne fige pas le propos et laisse une grande place à l'imaginaire, est ton sur ton avec le récit costaud de l'autrice. Le 10 mai 1981, l'élection de François Mitterrand sonne le glas de ce projet sans queue ni tête, comme celui de l'installation d'une centrale nucléaire à Plogoff et l'abolition de la peine de mort, portée par Robert Badinter. « Enfin un président qui tient ses promesses », peut-on lire sur les tracteurs. Le Larzac est sauvé. Cette très bonne BD est là pour ne pas l'oublier.

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Commentaire et critiques (1)

note de la critique de Zéfurin

4.5

Depuis plus d’une dizaine d'années, Pierre-Marie Terral a fait du Larzac son sujet de prédilection. Il est l’auteur de Larzac : de la lutte paysanne à l’altermondialisme (publié en 2011) et de Larzac, terre de luttes : une contestation devenue référence (2017). Il étend désormais le récit de cette lutte paysanne à la BD grâce au dessin de Sébastien Verdier, dessinateur du diptyque Ultimate Agency (publié de 2004 à 2006), de Rencontre sur la Transsaharienne (2014) et d' Orwell (2019). Donc réjouissons-nous : on n’a pas affaire à des novices.

La première chose qui frappe, c’est la qualité du dessin. Le trait de Verdier est particulièrement réussi et rend très vraisemblable le contexte paysan qui est dépeint. On retrouve dans les pages de l’album une véracité visuelle très fidèle à la réalité de cette région. Le graphisme de l’album restitue superbement les villages, les bergeries et les paysages de l’Aveyron… et avec un soin du détail très impressionnant. Les dessins de manifestations et de rassemblements politiques ne sont pas en reste. On sent une véritable documentation d’images qui évite soigneusement le spectaculaire.

Le 05/05/2024 à 16h47