Le mois de mars est celui du triste anniversaire de la triple catastrophe du Tohoku (séisme, tsunami et accident de Fukushima). Takashi Murakami panse ici les plaies encore vives du Japon.
Depuis le 11 mars 2011, Tamon est devenu chien errant. Parti de la région d’Iwate, il ne cesse de cheminer vers le Sud. Traversant tout le pays, l’animal croise la route de nombreuses vies brisées par la catastrophe de Fukushima : un braqueur philippin à l’enfance brisée, une jeune prostituée exploitée par son compagnon, un petit garçon devenu muet… Avec ses grands yeux pleins de douceur et sa présence apaisante, Tamon est un véritable mamorigami (ange gardien). Après avoir tissé des liens avec ses propriétaires successifs et apporté un peu de douceur dans leur quotidien heurté, le canidé reprend inlassablement la route. Mais pourquoi ? Quel est son but ?
© MURAKAMI Takashi / HASE Seichu / Bungeishunju
Fukushima, mon amour
Takashi Murakami (à ne pas confondre avec son homonyme artiste-plasticien), est connu en France pour ses très beaux récits de vies entrelacées : Le Chien gardien d’étoiles et L’Oiseau bleu, deux œuvres déjà imprégnées par la catastrophe de 2011. Avec Le Chien qui voulait voir le Sud, l’auteur ne déroge pas à ses habitudes et signe une nouvelle tranche de vie aussi douloureuse que thérapeutique.
Adapté du roman à succès de Seishu Hase paru en 2020 (et détenteur du Naoki, le prix des Libraires du Japon), Le Chien qui voulait voir le Sud compte 5 chapitres pour autant de protagonistes dont la vie va changer une fois Tamon rencontré.
© MURAKAMI Takashi / HASE Seichu / Bungeishunju
Le meilleur ami de l’homme
Témoin silencieux, Tamon écoute, observe. Il rencontre toute sorte d’hommes et de femmes, contraints à la survie, poussés dans leurs retranchements par la misère et son cortège d’injustices. La mort est omniprésente, le Bien et le Mal entremêlés. Seule lueur d’espoir, le pouvoir rédempteur des animaux.