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Les idolâtres

couverture de l'album Les idolâtres

Éditeur : Dargaud

Dessin : Joann SfarAuteur :

Prix : 27.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    3.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Les idolâtres

Après La Synagogue, Joann Sfar replonge dans son passé et son enfance, après la mort de sa mère qui aboutit à un sentiment de vide étourdissant pour cet enfant. À l'occasion d'une analyse, Joann revient sur cet événement et explique à son psy ce qui a fait qu'il a préféré embrasser la vie, s'adonner sans limite à sa passion : l'art (la peinture et la bande dessinée en tête), ce qui fait qu'on se sent vivant, notamment par l'acte de la création par le dessin et l'écriture. « Un vide, ça se remplit » , lui confie son psy. Le seul fait de fabriquer des images permet de remplir ce vide et de créer de nouveaux souvenirs : Joann avoue qu'il accorde ainsi beaucoup d'importance aux images. Cet échange vient aussi en écho d'une conversation, lorsqu'il était plus jeune, avec un rabbin. Peut-on figer le souvenir d'un défunt, de sa propre mère, par une image ? Lorsqu'on s'en remet à une image plutôt qu'au monde, cela ne devient-il pas de l'idolâtrie ? Une...

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La critique ZOO sur l'album Les idolâtres

Joann Sfar fait ce qu’il sait faire de mieux : parler de lui-même. Et malgré quelques errements, on est vraiment accroché, avec ou sans le dessin, quand il nous parle de son enfance à Nice, de ses études ou de ses débuts dans la bande dessinée.

Après La Synagogue, Joann Sfar sort un nouveau pavé (197 pages) dans lequel le point de départ est sa mère, décédée quand il avait 3 ans. Cette très belle femme avait su conquérir le cœur de son père, célèbre avocat niçois et play-boy notoire. Sfar n’est peut-être jamais aussi bon que lorsqu’il parle de lui-même. Nous le voyons donc enfant, avec des séquences émotion liées à sa mère, mais aussi des passages surprenants avec la jolie jeune fille au pair qui s’occupait de lui.

Les Îdolâtres

Les Îdolâtres © Dargaud

Puis Sfar adolescent, jeune adulte, quadragénaire et le Sfar actuel, barbu au crâne rasé. Il multiplie les introspections et les apartés, les allers et retours dans le temps, sans pour autant (trop) perdre le lecteur, car son propos est truffé d’anecdotes souvent savoureuses. Le fil conducteur, parfois ténu, est un dialogue avec sa psy.

Le Sfar quadra déclare : « Le dessin, il me soigne de l’idolâtrie. » L’artiste a longtemps gardé sur lui une photo de sa mère où, l’air sévère, elle lui donnait l’impression de le juger. Idolâtrie. L’auteur se permet un audacieux rapprochement avec l’interdiction de la représentation de Dieu dans le Judaïsme. Si on ne le suit pas forcément sur ce terrain, on lit en revanche avec intérêt la relation tissée avec Jean-François Debord, enseignant en morphologie, charismatique et haut en couleur, auquel Agnès Maupré a consacré une BD : Petit traité de morphologie.

Et le microcosme de la bande dessinée y est dépeint de manière savoureuse : le running gag où Sfar va voir régulièrement Jean-Paul Mougin qui lui parle d'Hugo Pratt, son séjour fortuit parmi les dessinateurs pros dans un festival, les liens tissés avec Pierre Dubois et ses rencontres avec bien d'autres auteurs alors qu’il débute.

Avec un dessin parfois inspiré (ses portraits de femmes), mais souvent très très rapidement exécuté comme il en a l’habitude, Sfar réussit à nous intéresser, voire à nous émouvoir.

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