Caravage, L'ombre du peintre

Découvrez la personnalité fascinante du Caravage à travers un album de la collection Docu BD. Maître incontesté de la peinture classique, lorsqu’on regarde une de ses toiles, on imagine l’artiste calme et dévoué à son art. Pourtant, derrière cette image se cache un homme tourmenté, querelleur, bagarreur et perpétuellement en mouvement.

Michelangelo Merisi, surnommé le Caravage d'après la ville lombarde où il est né en 1571, vient d'une famille modeste. Ses parents étaient au service d'un marquis qu'ils suivirent lors de son déménagement à Milan. En 1577, son oncle, son grand-père, son père et le marquis sont emportés par une épidémie de peste. Sa mère continue à travailler pour la marquise qui a hérité des biens de son défunt mari. En 1584, cette dernière trouve une place pour l’enfant dans l'atelier du peintre bergamasque Simone Peterzano, ancien élève du Titien. En quelques années, Michelangelo acquiert une technique exceptionnelle. En 1588, il quitte l'atelier, sa mère meurt en 1590, et il part pour Rome en 1592 pour des raisons encore aujourd'hui inconnues. Dans la ville éternelle, il vit dans la précarité, trouvant refuge auprès de divers mécènes et acceptant toutes sortes de travaux de peinture. Homme agité, il se querelle sans cesse pour un rien, menant une vie tumultueuse tout en créant des chefs-d'œuvre.

Caravage © Petit à petit

La structure de ce livre est particulièrement intéressante, alternant des chapitres de bande dessinée racontant les épisodes marquants de la vie du Caravage, avec des pages didactiques détaillant certaines étapes de sa vie et décrivant ses œuvres majeures. Le scénario de l'album peut parfois sembler confus, accentuant certains épisodes au point de dérouter le lecteur, mais les dossiers intercalés permettent de mieux appréhender la vie de ce génie. Le thème de l'album est passionnant : qui aurait pu imaginer qu'un homme au caractère si retors et instable puisse peindre de telles merveilles ?

Le dessin, agité et nerveux, illustre parfaitement l'image que les auteurs veulent donner du peintre. Ernesto Anderle attribue des proportions étonnantes à ses personnages et utilise des plans surprenants qui accentuent certaines parties du corps. Cette technique est au service du mouvement avec un héros qui ne tient pas en place, il est plus souvent armé d'une épée que d'un pinceau. Le trait rapide crée un contraste saisissant avec les photos intercalées des œuvres du maître.

Cet ouvrage intéressant montre bien que l'œuvre d'art peut être très éloignée de l'idée que l'on se fait de son créateur.