Dans un récit autobiographique épatant de simplicité, de naturel et d’authenticité, l’auteur trouve le ton juste pour raconter l’histoire de sa famille pied-noir. En quête d’identité, elle part découvrir l’Algérie pour tenter de trouver les pièces manquantes du puzzle familial. Le trait et le noir et blanc se confondent à la façon de raconter : une réussite !
Olivia s’est toujours posé des questions sur cette Algérie d’où vient sa famille de Pieds-Noirs. Elle s’y rend pour percer les secrets familiaux. À Alger puis dans les Aurès, bien des années après le documentariste breton militant René Vautier, récemment disparu, accompagnée de son guide Djaffar, elle va mener sa quête d’identité et essayer de retrouver la trace de sa mère et de sa grand-mère dans ce pays qui a tant changé.
C’est rudement bien amené, avec finesse et légèreté. Il paraît qu’on appelle ce genre le « tragicomique ». Mais ce road trip plein de sentiment et d’affect ne saurait se laisser enfermer dans une case tant il respire la quête de savoir, la liberté et la construction d’une femme à travers la recherche de son identité. C’est aussi bien écrit et scénarisé que dessiné.
Ce n’est pas le premier travail en duo de ces deux amis de longue date. Ça se sent. Cette complicité entre texte et dessin ne tombe pas du ciel mais du travail dans la compréhension. Olivia Burton a fait le libre choix d’adapter légèrement la réalité de son histoire. Ce qui semble laisser d’autant plus de place à un trait bien senti, des cases construites sans trop l’être. Un dessin sincère et authentique, sans chichis.
Les éditions Steinkis continuent de proposer des romans graphiques dans la veine sociale, basés sur la réalité avec une touche bienvenue de fiction qui met du liant entre texte et dessin. Une BD pour tous les curieux. De l’Histoire, de l’immigration, de la vie.
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