ZOO

Stacy

couverture de l'album Stacy

Éditeur : Futuropolis

Dessin : GipiAuteur : Traducteur : Hélène Dauniol-Remaud

Collection : Albums

Prix : 25.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

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  • Lecteurs
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Le synopsis de l'album Stacy

Gianni est scénariste à succès. Sa carrière est à son apogée lorsqu’une interview, en apparence anodine, se transforme en bombe sur les réseaux sociaux. Collègues et amis prennent leurs distances, son public lui tourne le dos. Toute sa vie est remise en question.
En inventant l’histoire de Stacy, enlevée, droguée, chargée dans une fourgonnette et emportée dans le sous-sol d’un vieux bâtiment abandonné, Gianni n’avait vraiment pas idée du déluge d’ennuis qui allait lui tomber dessus. Alors, peu à peu, pour y faire face, « l’ancien » Gianni cède la place à un alter-ego maléfique de moins en moins tolérant, deux facettes d’un même homme au bord du précipice.

Un livre acerbe, qui ose regarder en face les démons des réseaux sociaux et les ambiguïtés de notre société. Ce roman graphique alterne scènes dramatiques et hilarantes, avec un dessin d’une grande expressivité, au plus près des...

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La critique ZOO sur l'album Stacy

Gianni est un scénariste de séries en vogue. Son prochain projet est sur le point d’être produit par une célèbre entreprise de service de vidéo à la demande. Coqueluche des médias depuis qu’il a évoqué la mort de son père dans une émission de télévision, il dérape lors d’une interview sur une question a priori anodine. Racontant son dernier rêve, il aborde avec désinvolture et misogynie une histoire glauque dans laquelle il séquestre une femme qu’il qualifie de « bonne ». Déclenchant une vive polémique sur les réseaux sociaux, l’auteur devient alors persona non grata.

Le Cri

Ce n’est pas cet incident qui est l’origine de la schizophrénie de l’artiste mais c’est en tout cas le début de sa longue et douloureuse descente aux enfers. Refusant d’utiliser les cartouches dans la Terre des fils, Gipi en prend ici le plus parfait contre-pied avec de larges blocs de texte écrits à la première personne. Le narrateur varie entre l’écrivain et son double maléfique. Le dialogue qui s’instaure entre le héros et son alter ego se brouille subrepticement au point que l’on n’arrive plus à distinguer l’un de l’autre. On perçoit alors terrifié la folie qui s’immisce dans l’esprit de Gianni, son inconscient refoulé qui prend le dessus. Ce désordre mental est accentué par l’aspect protéiforme de l’album : il n’y a pas que des planches de BD qui nous sont données à lire mais également des pages de script, une scène de théâtre, des monologues intérieurs ainsi qu’un essai complètement extravagant. La frontière entre la fiction et la réalité est également brouillée par le fait que Gianni est une projection de Gipi, ce dernier ayant eu quelques déboires sur le net en 2021.

Règle n°1 On ne parle pas de Stacy

Règle n°2 On ne parle pas de Stacy

Difficile de ne pas penser à « Fight Club », en lisant Stacy. Les deux œuvres possèdent la même colère, la même haine subversive. Cependant, les cibles ont quelques peu changés : Internet ; la téléréalité ; le sensationnalisme, les sensitivity reader… et le capitalisme, toujours. La satire est parfois exacerbée, et si l’on goutte peu au cynisme, on pourrait juger le propos parfois réactionnaire. Le final, non pas laissé à la libre interprétation du lecteur (tout est dit dès le premier chapitre – tu m’as découpé en morceaux) mais bien à son imagination, renvoie là encore au film de Fincher. Cette dernière planche surprendra par sa sobriété et n’a pas fini de hanter le lecteur.

Stacy

© STACY, P. 3 - PHOTO © GIPI/FUTUROPOLIS

Porté par un superbe noir et blanc, Stacy est un livre d’une grande maîtrise graphique et narrative qui pourra déstabiliser par son approche radicale sur le fond et la forme. C’est une nouvelle œuvre majeure à mettre aux côtés de Notes pour une histoire de guerre ou du déjà-cité Terre des fils. L’italien a tout pour être un Grand Prix d’Angoulême dans les années à venir. En attendant, on réécouterait bien les Pixies.


La bande annonce sur l'album Stacy

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