Une histoire romantique et fantastique qui se déroule essentiellement sur une île isolée. Le premier album de Nicolas Bastide est original et intéressant.
Asiel, brocanteur, vit sur la petite île de Core. Il s’approvisionne sur le continent, principalement en pillant les tombes du cimetière de la ville d’Horntown. Un jour son amie Mary tombe inconsciente alors qu’elle se promenait sur les contreforts du volcan près de chez eux. Elle est transportée dans son lit mais personne n’arrive à la faire sortir de son coma. Asiel décide de partir en ville chercher un autre médecin que celui de leur communauté qui s’avoue impuissant. Avant de partir, un couple âgé lui donne le journal intime de leur fille Sarah décédée 30 ans plus tôt. L’adolescente s’était elle aussi évanouie au même endroit et, à son réveil, elle avait témoigné d’une étrange vision. Les parents pensent que l’île est maudite. Asiel part sur le continent, lit le carnet et décide de rencontrer la meilleure amie de Sarah en même temps qu’il mène ses recherches pour trouver un docteur qui accepte de l’accompagner sur Core.

Extrait de l'ouvrage Magma © Nicolas Bastide aux éditions Glénat
Nicolas Bastide, graphiste de formation intègre le monde de la BD en tant que coloriste. Il travaille sur une vingtaine d’albums ces dernières années et rejoint un collectif d’auteurs : l’atelier du Marquis. Le scénario de cette BD trouve sa source dans la littérature romantique du XIXème siècle. Il reprend le thème d’Orphée, cher à ce mouvement. Il transforme et tord le mythe mais la composition de son histoire reste terriblement attachée au romantisme. Ainsi, l’ile volcanique, les gestes et habits des personnages, la proximité de la mort, la dimension fantastique sont autant d’attributs romantiques.
La construction du scénario est appuyée par un dessin réaliste solide. Malgré les incessants allers et retours dans le temps, le lecteur n’est pas perdu et suit le déroulement de l’intrigue. La mise en couleurs vient soutenir la narration, notamment la teinte des pages qui est alternativement noire ou blanche pour symboliser les époques, mais aussi certainement la vie et la mort, l’état conscient ou inconscient… Le trait rappelle une certaine école américaine réaliste mais dans un traitement thématique complètement différent.
Un bon premier album, original et abouti.