Le 13 juin 2006, Marion Larat, 18 ans, voit sa vie basculer. Peu de temps avant de retrouver son petit ami et des amis, elle commence la lecture d'un album des "Bidochon" puis se rend dans sa salle de bain. C'est là, à environ 20 heures, que Marion s'écroule sur le sol. Son père la découvre peu après et l'emmène aux urgences. Le verdict tombe : AVC massif. Dès lors, le parcours de Marion devient un combat pour retrouver sa locomotion et l'usage de la parole. Un médecin établit comme cause la prise quotidienne de la pilule qui peut, dans de très rares cas, provoquer un AVC. Dès lors, comment peut-on se reconstruire quand vous devez admettre que vous n'êtes plus valide ? Un témoignage puissant raconté avec humour (malgré tout) et humanisme par Christian Binet.
Marion
Éditeur : Dargaud
Auteur : Christian Binet, Marion Larat
Genres : Humour, Récit de vie
Public : À partir de 16 ans
Prix : 12.50€
- ZOO5.0
Scénario
5.0Dessin
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Le synopsis de l'album Marion
Binet, l'écrit du cœur
À 18 ans à peine, la vie de Marion se trouve brisée suite à un accident cardiovasculaire. Elle doit alors entamer un long combat médical et judiciaire que nous décrit Binet dans cette bande dessinée.
En 2006, alors élève en classe préparatoire, Marion Larat, fan de BD en général et des Bidochon en particulier, est frappée par un AVC. À l’âge où la vie se croque normalement à pleines dents, où les lectures d’albums s’enchaînent avec passion, elle doit entreprendre un long parcours entre opérations, convalescence et rééducation pour réapprendre à s’exprimer, à marcher, à lire, à (re)vivre tout simplement. Elle raconte d’ailleurs cette épreuve dans un livre La pilule est amère (Stock) où elle impute son AVC à la prise de la pilule contraceptive. En première instance, le tribunal a estimé que le lien n’était pas établi. L’affaire se poursuit néanmoins.
Marion © Dargaud
Une rencontre improbable
Certains albums naissent de rencontres improbables. Il en est ainsi de celle entre Marion Larat et Christian Binet, le père des Bidochon. Parce qu’elle envoie son livre au dessinateur, un échange épistolaire s’en suit, puis, plus tard, une rencontre lors d’un déplacement à Bordeaux et enfin cet ouvrage. Dans Marion, Binet décrit avec son style habituel, mélange d’humour et de tendresse, l’histoire de cette jeune fille, de l’accident au procès, en passant par la reconstruction. Pour évoquer ce drame humain, Binet fait du Binet, reconstituant ce parcours médical et judiciaire ardu, tel que vécu et perçu par des Français moyens (Marion, mais aussi et surtout ses parents), confrontés au jargon abscons des docteurs, face au choc de découvrir qu’une jeune femme puisse être victime d’un AVC, entre sidération, incrédulité et incompréhension.
Il y a finalement de l’humanité dans cette histoire. L’auteur choisit certes d’utiliser un lavis gris pour nous dépeindre la froideur du système hospitalier, mais dans les faits, les médecins sauvent la vie de Marion... On suit sa convalescence. On frémit à la simple description de ses opérations et là apparaît toute la force de la BD. Sans rien montrer, sans voyeurisme aucun, mais simplement avec ses dessins rondouillards, Binet nous amène à éprouver de l’empathie pour Marion. Dans cet esprit, le message de la couverture, très symbolique, reste limpide : sur fond bleu gris, on voit une Marion toute petite, en couleur, avec des bandages sur le crâne, tellement humaine, mais presque effacée par l’avocat et par le patron de la firme pharmaceutique, deux êtres insensibles, deux personnages grisâtres. Un autre combat inégal apparaît alors, comme le fut celui contre les séquelles de l’AVC. Marion doit le mener encore aujourd’hui. Il fallait bien une bande dessinée et tout le talent de Binet, pour décrire ce courage et cette ténacité.