ZOO

Snow Angels

couverture de l'album Snow Angels

Éditeur : Urban Comics

Auteur :

Collection : Urban Indies

Prix : 24.00€

  • ZOO
    note Zoo3.0

    Scénario

    3.0

    Dessin

    3.0
  • Lecteurs
    note lecteurs3.0
    1 note pour 0 critique

Le synopsis de l'album Snow Angels

La Tranchée. Milliken et Mae ne l'ont jamais quittée, c'est tout ce qu'elles ont toujours connu. Elles sont nées dans la Tranchée et y mourront, comme tout leur peuple. Les deux filles, âgées de huit et onze ans, vivent avec leur père dans cette vaste tranchée sans fin, creusée au milieu d'un désert mortel de glace et de givre. Mais lorsque la Mort elle-même se jette à leurs trousses, faut-t-il braver le désert - en se livrant à une fin certaine - ou suivre la Tranchée, plus loin que quiconque n'a osé s'aventurer ?


L’arène des glaces

Sur une lointaine planète recouverte de glace, un homme et ses deux filles sont poursuivis par un inconnu en armure que l’on surnomme « L’homme des neiges ». Il veut les tuer et rien ne l’arrêtera, pas même ce qui se trouve au-delà de la Tranchée…

Imaginons un peu un plan panoramique, du blanc partout, l’écran traversé toutefois par un petit trait irrégulier. L’image se rapproche, on se dit que ça doit être une sorte de griffure sur la glace, plus près encore et on s’aperçoit qu’il s’agit d’une tranchée, plus près et on voit trois silhouettes, un homme, deux ados, ils chassent, les conditions sont pénibles, ça caille, on entend un Bang. Écran noir.

Snow Angels

Snow Angels © Urban Comics

White desert

L’intrigue de Snow Angels pourrait très bien servir de base à un thriller ciné, haletant et âpre, avec des allures minimalistes. Jeff Lemire nous transporte dans un univers glacé ou toute vie semble pourtant impossible. Néanmoins, une communauté s’est progressivement constituée au sein d’une tranchée artificielle, creusée là pour on ne sait quelle raison, s’inventant des principes de vie, des croyances qu’ils se répètent au fil du temps. On dit que les « Engelés » seraient jadis venus, qu’ils auraient implanté les Tranchéens…
Le scénariste ne s’attarde pas sur les détails, sur ces vieux mythes, on suit surtout Karl et ses deux filles Milliken (11 ans) et Mae (8 ans) qui découvrent, en revenant de la chasse, que leur tribu a été entièrement décimée par celui que l’on surnomme « L’homme des neiges », dont le rôle est de punir ceux qui n’auront pas respectées les règles de la Tranchée, notamment qu’il est interdit de la quitter. Perçu comme l’ultime croque mitaine dont les parents se servent pour faire peur aux gamins, ce mystérieux bourreau, caché dans son armure, est maintenant sur leur trace. Ils vont devoir outrepasser leurs propres lois et fuir loin, peut-être même au-delà de tout ce qu’ils pensent connaître.


Un peu de ci, un peu de ça

L’idée n’est alors pas de construire tout un monde complexe, juste d’installer un cadre suffisamment cohérent pour servir le récit et cette course-poursuite vers l’inconnu. Malgré tout, malgré même le fait que l’ensemble fonctionne très bien, Lemire se contente du minimum syndical. Il construit une relation familiale assez basique, avec une mère morte en accouchant de Mae, une communauté dont on ne connaît absolument rien et des mystères qui apparaissent au fur et à mesure sans pour autant être complètement éclaircis. On devine qu’il ne veut pas se prendre les pieds dans un background inutilement développé, mais il en ressort le sentiment que le scénariste survole son intrigue, se contentant de son savoir-faire, un peu comme Jock lui-même.
Et même si ça n’est pas vraiment gênant, après tout, on est quand même captivé par cette formule qui a déjà de multiples fois fait ses preuves, on ne peut que se dire que l’intention réelle semble être de fournir le pitch pour une hypothétique future série Z sur Netflix.

Cependant, au-delà de cette vision plus critique, il ne faut pas bouder le plaisir que l’on peut aussi avoir à se laisser entraîner par le rythme de cet album, porté principalement par les deux jeunes héroïnes qui se révèlent très attachantes et d’une vraie force de caractère. Lemire connaît très bien son boulot, même quand il est en mode automatique. On sent le sens des dialogues, de la narration et Jock s’en sort bien également. C’est efficace.

Snow Angels n’est peut-être pas la grande surprise du moment, mais cela reste un bon moment de lecture.

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