Une aventure historique sensuelle, cruelle et passionnante dessinée avec délice par Laura Zuccheri sur un scénario de Sudeep Menon, scénariste et écrivain originaire de Bombay. Une histoire d'amour et de vengeance inspirée par la véritable histoire du "livre des livres" , le Kamasutra.

Kamasutra - De chair et de sang

Quentin Frachon, Sudeep Menon, Marie-Paule Noël, Laura Zuccheri
Éditeur : Daniel Maghen
Auteur : Sudeep Menon, Laura ZuccheriTraducteur : Quentin Frachon, Marie-Paule Noël
Genres : Érotisme
Public : À partir de 16 ans
Prix : 23.00€
- ZOO
4.0
Scénario
3.5
Dessin
5.0
- Lecteurs0 critique
Le synopsis de l'album Kamasutra - De chair et de sang
La critique ZOO sur l'album Kamasutra - De chair et de sang
Le Kamasutra est ici prétexte à un récit d’aventures dans lequel interviennent la Reine écarlate, cruelle et nymphomane, un bel esclave courageux, un roi bedonnant et un mercenaire impitoyable. Le tout tient grâce au dessin, magistral.
Ce conte pour adultes a été écrit par Sudeep Menon, scénariste indien travaillant pour la première fois pour le marché européen. Il s’est en partie inspiré de la vie de Vatsyayana, l’auteur du Kamasutra. Diantre, direz-vous, voici donc une bande dessinée érotique ! En effet, il y a quelques scènes d’un érotisme soft (inutile de mettre le livre sous blister), mais c’est surtout une fiction d’aventures aux ressorts classiques, se déroulant au 2ème siècle après J.C. La forêt de Dvaita, théâtre du récit, est un lieu légendaire de l’épopée du Mahabharata. Bhairavi, femme belle et cruelle (on est dans un conte !) qui règne sur une armée de bandits, prend paradoxalement son nom d’une déesse hindoue de la sagesse.

Kamasutra - De chair et de sang © Daniel Maghen
Bhairavi, « la Reine écarlate », est sexuellement insatiable et choisit parmi ses esclaves des hommes vigoureux pour la satisfaire. Mais, à chaque fois déçue, elle les fait exécuter. Vatsyayana va enseigner au jeune et vigoureux Basvaraj l’art du Kamasutra pour qu’il comble la Reine et puisse survivre. Un enseignement théorique (surprenamment, cela suffit), basé sur ses parchemins illustrés. Mais pendant ce temps, dans la proche cité d’Anga, le Roi fait appel à un mercenaire pour éliminer Bhairavi.
Le point fort de l’ouvrage est le dessin fin et travaillé de la très talentueuse Laura Zuccheri. Cette dessinatrice italienne excelle dans la représentation des corps comme des décors. Elle s’en donne ici à cœur joie avec les anatomies avantageuses de Bhairavi, de sa générale Mitraveni et de son amant Basvaraj. Mais aussi avec les autres personnages, tous bien campés, avec un sens de l’esthétique certain. Citons également les scènes en forêt, environnement dans lequel Laura Zuccheri excelle (nous l’avions déjà constaté dans Retour sur Belzagor).
On aurait pu espérer plus de subtilité et d’inventivité dans le récit, mais il reste bien mené et surtout, le dessin est splendide.
