Le 22 août 1968, Bernard Moitessier et son bateau Joshua s'élancent dans la première course à la voile en solitaire et sans escale autour du monde. Au fil des mois, la solitude, les calmes et les tempêtes malmènent ou exaltent le corps et le moral du navigateur. Entre ciels et mers, l'exploit sportif se transforme peu à peu en un voyage intérieur. Se pose alors cette question folle : a-t-il envie de retrouver la société des Hommes ?

La Longue Route

Younn Locard, Stéphane Melchior, Bernard Moitessier
Éditeur : Gallimard
Auteur : Younn Locard, Stéphane Melchior, Bernard Moitessier
Collection : Hors Série BD
Prix : 26.00€
- ZOO
4.5
Scénario
4.0
Dessin
4.5
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Le synopsis de l'album La Longue Route
L'incroyable tour du monde à la voile en solitaire de Bernard Moitessier

En 1968, Bernard Moitessier se lance dans le premier tour du monde à la voile, en solitaire et sans escale. Son aventure de navigateur à bord de Joshua, son voilier en acier qui fend les océans, prend très vite sa dimension solitaire. Véritable journal de bord revisité par le scénariste Stéphane Melchior, La longue route est une pépite d'intimité au milieu de l'immensité. Une BD nécessaire pour se poser, faire le point. Et se ressourcer grâce à l'incroyable personnalité de l'auteur.
Nous sommes le 22 août 1968. Bernard Moitessier, qui a passé une partie de sa vie en Asie, est un fieffé baroudeur. Quoi de plus normal, quand un grand journal britannique lance une course de bateaux, que de s'engager sur les mers du globe pour un tour du monde à la voile, en solitaire et sans escale avec huit autres concurrents. Son meilleur compagnon, Joshua, un voilier en acier, Bernard Moitessier le connaît bien : il l'a encore utilisé en 1965 avec sa compagne Françoise, pour une traversée de Tahiti à Alicante en passant par le Cap Horn.
Ce Cap Horn, celui où les mers se déchaînent et font naître des légendes, il doit de nouveau l'affronter. Mais cette fois, seul. Comme le Cap de Bonne Espérance, celui des tempêtes. Ou encore celui de Leeuwin, point de rencontre des océans du globe. Très vite, un sentiment d'apaisement inonde le lecteur, perdu au milieu de l'eau, de la vie, des bords que tirent Bernard et Joshua. On s'habitue à son quotidien, sa solitude et la quiétude qu'il en retire. C'est immense. Beau. Inspirant.
Mais la Golden Globe race (c'est le nom de la course) semble n'être qu'un prétexte pour se perdre dans l'immensité bleue. Très vite, La longue route se fait davantage philosophique que le récit d'un défi, aussi titanesque et extraordinaire soit-il : Bernard Moitessier a-t-il réellement envie de rentrer chez lui, retrouver la terre ferme et les hommes qui la peuplent, mal ? Pas vraiment, s'il l'on en croit la vision qu'il porte sur ses congénères. On le comprend. Et pourtant. Nous ne sommes qu'en 1968, une époque où tout paraît encore possible.

" la Golden Globe race semble n'être qu'un prétexte pour se perdre dans l'immensité bleue." © Gallimard, 2025 - Locard, Melchior, Moitessier
Stéphane Melchior habite Le Bono, une commune du Morbihan, comme la famille de Bernard Moitessier. Navigateur à ses heures, le scénariste donne ici ses lettres de noblesse à La longue route, véritable épopée maritime à dos de Joshua. Son travail d'adaptation donne une portée encore plus grand public et humaniste au journal de bord d'un navigateur hors-normes.
Le dessin instinctif, vibrant de mousse et d'écume de Younn Locard est le bon coup de crayon pour raconter la mer, la solitude, la navigation en solitaire à une époque où les moyens de communication actuels appartenaient au mieux au futur, au pire à la science-fiction.
La longue route est le récit d'une vie. Celle d'un homme qui a tout consacré à la navigation. Celle d'un homme qui rêvait de se retrouver seul, en mer. Au point de ne plus avoir envie de retrouver un jour les autres hommes qui peuplent sa terre. Celle de Bernard Moitessier, navigateur en solitaire et aventurier. Pour l'éternité.
