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D'Or et d'Oreillers

couverture de l'album D'Or et d'Oreillers

Éditeur : Rue de Sèvres

Auteur : Auteur adapté :

Genres : Fantastique, Science-Fiction

Public : De 3 à 15 ans

Prix : 20.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album D'Or et d'Oreillers

Lord Handerson, un riche héritier, a conçu un test pour choisir au mieux sa future épouse. Chaque candidate est invitée à passer une nuit à Blenkinsop Castle, seule, dans une chambre au centre de laquelle se trouve un lit d'une hauteur invraisemblable. Pour l'heure, les prétendantes, toutes filles de bonne famille, ont été renvoyées chez elles au petit matin, sans aucune explication. Mais voici que Lord Handerson propose à Sadima de passer l'épreuve. Robuste et vaillante, simple femme de chambre, Sadima n'a pourtant rien d'une princesse. Et pour cause, l'histoire que va vivre cette dernière, si elle s'apparente bien à de l'amour, est loin d'être un conte de fées...


Pudeur et tremblements : conte malin pour les grands

Si la trame de départ évoque le conte La Princesse au petit pois, le récit part vite dans d’autres dimensions et s’adresse aux sens tout en apportant une lecture de la place de la (jeune) femme dans la société anglaise d’autrefois. Un travail graphique hypnotique.

On se demande comment cette histoire a d’abord pu être un roman, tellement Mayalen Goust en a fait, dans son adaptation, un objet visuel unique. Dans son livre, Flore Vesco jouait avec les mots. La dessinatrice a choisi tantôt de reprendre ces mots, tantôt de jongler avec des images pour en traduire le ressenti. Le résultat est particulièrement réussi. Le principe habituel de séquençage en cases successives peut être ponctuellement abandonné pour un ensemble de dessins en pleine page qui se fondent alors les uns dans les autres, dans un ballet sensuel ou angoissant. Les choix de couleurs sont d’une audace parfaitement maîtrisée. L’histoire, inspirée au départ par La Princesse au petit pois d’Andersen, revisite les codes du conte, le statut des femmes qui en sont les héroïnes ou les victimes. Des clins d’œil à d’autres contes seront également relevés par le lecteur attentif. Par ailleurs, l’influence de Jane Austen est prégnante à propos des possibilités d’histoires d’amour selon sa classe sociale. Car nous sommes dans la vieille Angleterre. Un noble riche et esseulé, Lord Handerson (tiens ! tiens ! Andersen n’est pas loin), impose une épreuve à ses prétendantes : dormir dans un lit constitué de dizaines de matelas superposés. Mais le Lord viendra-t-il les rejoindre pendant la nuit ? Selon leur caractère et leur éducation, les jeunes filles l’espèrent, le redoutent ou pensent à autre chose…

D'Or et d'Oreillers

© Rue de Sèvres, 2024


Une femme de chambre au caractère bien trempé

Trois sœurs, dont deux sont superficielles et agaçantes, vont tenter leur chance avec le jeune Lord, sous la houlette de leur mère. Elles sont accompagnées de leur femme de chambre et souffre-douleur, Sadima. Cette dernière va enquêter sur cet étrange château qui recèle bien des secrets. Est-ce elle qui connaîtra l’amour avec Lord Handerson ? En tout cas, elle trouve vite ses marques et réussit à imprimer peu à peu sa volonté à un Lord en plein doute, resté sous la coupe de sa mère. Doux paradoxe : on est dans la suggestion alors que le dessin est éclatant et en met plein la vue. La relecture n’en est que plus agréable et nécessaire pour bien saisir tous les ingrédients qu’y a injectés l’artiste, notamment dans les décors. Les palindromes ont également un rôle essentiel, soyez attentifs ! Un ouvrage à lire et à relire. À contempler, également.

Article publié dans le Mag ZOO N°100 Septembre-Octobre 2024

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