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Poor Little Mina

couverture de l'album Poor Little Mina

Éditeur : Delcourt

Auteur :

Collection : MOONLIGHT MANGA

Prix : 8.99€

  • ZOO
    note Zoo3.0

    Scénario

    3.0

    Dessin

    3.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Poor Little Mina

Mina meurt peu de temps après avoir reçu une bague de la part d'un homme dont elle venait de tomber amoureuse. Désormais fantôme et profondément triste d'être plongée dans la solitude d'un monde où plus personne ne peut la voir, il va bien falloir que quelqu'un l'aide à trouver la paix pour rejoindre le chemin du paradis...


My little Mina

Le retour d’Ebine Yamaji est un évènement indiscuta-blement crucial. 2024 nous gâte copieusement avec une double sortie ! Poor Little Mina (chez Delcourt/Tonkam) et Le Monde dans leurs yeux (chez Dupuis-Vega) débarquent en cours d’année par le plus grand des miracles. L’absence de rééditions de ses anciens titres aurait pu nous faire croire à un abandon total, mais il s’avère que deux éditeurs différents étaient en réalité sur la brèche ! Lecteurs et lectrices ayant d’ores et déjà pu découvrir Le Monde dans leurs yeux cet été, concentrons-nous sur Poor little Mina, une œuvre qui diffère des habitudes stylistiques de l’autrice à la fois dans son ambiance et dans ses implications.

Bucolie champêtre

En effet, ses histoires courtes prennent place dans un cadre historique pastoral à l’anglaise et affichent immédiatement l’envie de pasticher romans de mœurs et contes fantastiques d’époque aux élans littéraires un peu gothiques. Abandonnant quelque peu la dramaturgie interpersonnelle post-moderne qu’elle déploie encore dans Le Monde dans leurs yeux, ce recueil propose deux récits en forme de désenchantements.

Le premier se concentre sur l’éponyme Mina, enfant chétive qui n’aura que brièvement connu les palpitations de l’amour avant de décéder. Aussi romantique que tête en l’air, ses incessantes pensées pour l’objet de sa tendresse lui font louper le départ pour l’après-vie et la voilà coincée auprès de son galant pour le meilleur et pour le pire.


Le second retrace l’évolution de deux amis d’enfance qui se promettent un indéfectible amour. Celui-ci sera-t-il en mesure de survivre aux affres de l’évolution vers l’âge adulte ? Vaincra-t-il les erreurs de jeunesse qui s’accumulent, qui entérinent la distance et la froideur par le silence ? La séparation physique, outil parfait d’égarement et de distraction, prédominera-t-elle sur l’engagement candide né d’un lien qui s’étiole irrémédiablement ?

Poor Little Mina

Poor Little Mina © Moonlight

Amour agreste

Ebine Yamaji nous offre un parfait petit pan de littérature anglaise dessinée, prouvant élégamment qu’elle est en mesure de véhiculer exactement ce qu’elle souhaite, quelle que soit l’origine stylistique de son projet. Ses personnages ne sont toujours pas exempts de tourments, mais les vivent et les diffusent avec une noble retenue qui nous replonge avec brio dans un romanesque britannique un brin naïf, mélancolique et idéaliste. Le recueil détonne ainsi par son environnement, mais ne contrevient en rien à l’appétence de l’autrice pour la description de contrariétés amoureuses fines, tragiques et sous-représentées.

Article publié dans le ZOO Manga N°16 Septembre-Octobre 2024

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