Une comédie romantique empreinte de la douce nostalgie du cinéma italien des années 50/60.
Riccardo G. Cactus, peintre renommé, se rend sur l’île de Capri pour séjourner chez Alessia, une amie de longue date et ancien modèle, qui voit le temps commencer à marquer ses traits. Alessia, femme fortunée, possède une somptueuse villa en bord de mer. Riccardo y trouve un refuge paisible pour peindre les dernières toiles promises à une galerie parisienne en vue de sa prochaine exposition. Les deux amis partagent des moments complices, récitant de mémoire des vers de leur poète préféré, LC Sterret, avant d’aller dîner dans un restaurant pittoresque de l’île.
Mais leur routine est brusquement interrompue lorsqu’Alessia doit quitter Capri pour rejoindre sa sœur, qui vient d’accoucher à New York. Riccardo, soudain seul, déambule dans les ruelles de la ville, tourmenté par des pensées qu’il imagine adresser à son amie dans une lettre. Peu à peu, des souvenirs de leur passé commun refont surface, teintés de mélancolie et d’un amour non avoué.
![Alessia Alessia](https://cdn.zoolemag.com/red/alb/315176/MCE/669735-1.jpg)
Alessia © David Merveille et Zidrou aux éditions Delcourt
Zidrou surprend son public avec une histoire qui oscille entre contemplation et langueur. Si l’idée initiale séduit par sa simplicité élégante, la narration s’égare parfois dans des digressions maladroites qui nuisent à la fluidité du récit. Le scénariste, connu pour son talent, livre ici une œuvre en demi-teinte où les non-dits alourdissent parfois la compréhension de l’histoire.
David Merveille, quant à lui, illumine l’album de son style unique et reconnaissable. Une fois encore, il propose des illustrations raffinées et élégantes. Cependant, le choix de représenter le héros sous la forme d’un cactus anthropomorphe, en écho à son nom, pourrait déconcerter certains lecteurs. Ce personnage à la physionomie atypique confère une étrangeté inattendue à la narration. En outre, bien que sa palette de couleurs soit superbe, un choix chromatique plus distinct entre les scènes du présent et celles du passé aurait facilité la lecture. L’alternance des temporalités, insuffisamment marquée, tend à désorienter par moments.