En 356 avant notre ère, un individu nommé Erostrate incendia volontairement le temple d'Artémis à Ephèse provoquant sa destruction. Arrêté et interrogé sur les motifs de son acte, il répondit : "Pour devenir célèbre" . Les sages d'Ephèse qui viennent de voir l'une des sept merveilles du monde partir en fumée ne peuvent y croire mais, même sous la torture, Erostrate persiste : s'il a détruit le temple c'est uniquement pour passer à la postérité. Une fable politique, drôle et grinçante, sur la fatuité des hommes.
Erostrate
Le synopsis de l'album Erostrate
La critique ZOO sur l'album Erostrate
« Qu’est-ce qui se passe ici ? Ça sent le brûlé ! C’est toi qui joues avec le feu gamin ?
— Parfaitement, mon nom est Erostrate et je viens d’incendier le temple d’Artemis ! »
Stupeur à Éphèse ! Pourquoi donc ce jeune homme à la gueule d’ange a-t-il enflammé l’une des sept merveilles du monde antique ? Sa réponse est sans équivoque, c’est uniquement pour devenir célèbre ! Jugeant son mobile saugrenu et peu convaincant, le pyromane est sommé de s’expliquer. Et cela s’annonce long ! 8 ans après le succès public et critique de Ce qu’il faut de terre à l’homme, Martin Veyron revient aux affaires pour notre plus grand bonheur.
Contes des mille-et-une nuits
D’un tempérament fort loquace, le grec n’en demandait pas tant pour que, tel Shérazade, il se transforme en un narrateur hors pair. Imbriquant de multiples récits, les digressions permettent d’aborder différents personnages du panthéon hellène (Hérakles, Athéna, Hermès…) tout comme des figures historiques ayant réellement existé. Par une utilisation rigoureuse des coloris (monochrome pour les flash-backs / couleurs pour le présent et les mythes) et une variation subtile de style graphique, la narration reste toujours limpide. Les séquences sont aussi parfois l’occasion d’un petit exercice oubapien : récit muet en une planche, phylactères dessinées, itération iconique…
Étude de mœurs
Comme à son habitude, ce sont tous les travers humains que l’auteur dissèque dans son péplum : la quête de célébrité, la vanité, la séduction… On savoure ainsi tout particulièrement les dialogues ciselés, les joutes verbales entre philosophes. Preuve de la réussite de l’album, le lecteur curieux pourra le mettre momentanément de côté pour lancer des recherches et tenter de démêler le vrai du faux. Il se rendra alors compte de la rigueur dont a fait preuve le scénariste. Nul doute que, le sourire aux lèvres, il terminera le livre avec la certitude qu’Erostate serait fier de Martin Veyron. En effet, on n’est pas près d’oublier son nom.