Fidèle à l’esprit de la série, ce deuxième tome de Survival, signé Christophe Bec, nous entraîne dans l’enfer d’une prison brésilienne surpeuplée, où les conditions de vie frôlent l’insoutenable. Dans ce huis clos étouffant, les protagonistes doivent faire preuve d’ingéniosité pour espérer survivre.
L’action se déroule à Goiânia, au sein du complexe carcéral d’Aparecida. Deux factions rivales s’y affrontent sans relâche pour le contrôle du trafic de drogue, plongeant la prison dans un climat de tension permanente. Avec un taux d’occupation atteignant 259 %, l’établissement est le théâtre quotidien de violences, de rixes et de meurtres.
C’est dans ce contexte chaotique qu’arrive un jeune footballeur prometteur, incarcéré pour avoir transporté de la drogue à la demande des dirigeants de son club. Rapidement, un détenu apparemment neutre mais au comportement énigmatique le prend sous son aile. Un match de football opposant prisonniers et gardiens se prépare, et le nouveau venu, repéré pour ses talents, intègre l’équipe des détenus.
Pendant ce temps, deux représentants du gouvernement se rendent sur place pour enquêter sur les conditions de détention. Le directeur, véreux, tente de masquer ses petits arrangements.
Comme toujours dans Survival, Christophe Bec met en scène des situations extrêmes où la survie devient un enjeu constant. Ce huis clos carcéral, à la fois original et haletant, est mené de main de maître. Suspense, tension et violence forment la colonne vertébrale de ce récit parfaitement rythmé et porté par une intrigue solide.

" Comme toujours dans Survival, Christophe Bec met en scène des situations extrêmes où la survie devient un enjeu constant. " © Soleil, 2024 - Bec, Colak et Bonesso
La particularité graphique de l’album réside dans son duo de dessinateurs : Mirko Colak signe la première moitié, tandis que Diego Bonesso prend le relais pour la seconde. Si leurs styles présentent quelques différences – notamment dans l’encrage –, la transition reste fluide grâce à la colorisation homogène, assurée par un seul artiste sur l’ensemble des planches. Le découpage dense, avec en moyenne quatre bandes par page et de nombreuses cases, renforce le rythme du récit. L’effort de mise en scène est évident, et le résultat visuel est à la hauteur de l’intensité narrative.
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