Un été, voilà quelques milliers d'années. Les humains ont toujours été nomades, mais les vastes forêts se parsèment peu à peu des premières cités. Manakor est servante dans un de ces nouveaux mondes, la cité de Miril. Elle brûle pour son maître, le cuisinier Kaal, homme sanguin, qui n'a pas un regard pour elle. Comment le séduire, comment gagner son coeur ? Pendant qu'elle concocte d'étranges philtres d'amour, des fumées noires s'élèvent au loin. Simples brûlis que font les tribus nomades ou premiers signes d'un grand bouleversement à venir ?
Aux soirs de grande ardeur
Éditeur : Le Lombard
Scénario : Nicolas PuzenatDessin : Nicolas Puzenat
Prix : 20.45€
- ZOO5.0
Scénario
5.0Dessin
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Le synopsis de l'album Aux soirs de grande ardeur
Feu qui détruit, flammes de l’amour
Avec Aux Soirs de grande ardeur, Nicolas Puzenat s’immerge dans les bouleversements du Néolithique pour livrer un conte qui en dit beaucoup sur nous-mêmes. Une belle réussite.
Le Néolithique. La période est mal connue du grand public et pourtant, elle est fondamentale pour l’histoire de l’humanité. Innovations techniques (pierre polie, tissage, poterie) et inventions (agriculture, élevage, architecture) s’y multiplient, l’humain nomade devient sédentaire. Les premiers villages, et donc les premières sociétés apparaissent. C’est sur cette révolution sans précédent que s’appuie Nicolas Puzenat pour construire son récit. Mais Aux Soirs de grande ardeur n’est pas un manuel sur la Préhistoire. En préambule, l’auteur précise en effet que l’album « prend toutes les libertés du conte et ne recherche pas l’exactitude historique ». Ce qui n’enlève rien à sa force.
Aux soirs de grande ardeur : Le néolithique, l’humain nomade devient sédentaire... © Le Lombard
On peut ainsi suivre le sort de quelques membres d’une communauté villageoise, dont l’existence même est menacée par un incendie géant qui ne cesse de s’étendre et qui va imposer des choix radicaux. Histoires d’amour, de pouvoir et de famille s’entremêlent, sous la tutelle des chuchoteurs, ces voix d’ancêtres qui résonnent dans les têtes. En arrière-plan, Nicolas Puzenat décrit les bienfaits du Néolithique, mais il souligne aussi les effets pervers de ces progrès pour l’humanité. Plus de villes et plus de richesse entraînent plus d’inégalités et plus de violence. Une constatation qui trouve un fort écho avec notre époque. Avec ses dialogues ciselés, ses personnages bien campés et son dessin onctueux, Aux Soirs de grande ardeur est un récit initiatique – celui d’une servante adulte – d’une grande finesse, à l’équilibre parfait entre fiction et véracité (pré)historique.