Anaële Hermans et Sandrine Revel s'attachent à la reconstruction d'une femme victime d’un AVC. Il en résulte un très bel album, doux, lumineux et sensible.
Claire, une Lyonnaise vivant à Madrid, participe au nettoyage d'une plage de Galice maculée par une marée noire. Se remettant d'un AVC, elle cherche souvent ses mots et l'enseignante et traductrice qu'elle est, le vit très mal. Beatriz, uneautre bénévole qui habite sur place, lui propose de revenir quand elle le souhaite. En prévision de cela, Claire s'initie à la plongée sous-marine.

Lointains mes mots © Dargaud
Poésie du quotidien
Lointains mes mots tire son titre d'un poème de Pablo Neruda. Ici aussi, il est question d'entremêler regard sur la société et intime, description et poésie. Le récit, dynamique, n'hésite pas à recourir aux retours en arrière ou aux histoires racontées par certains personnages. Ce parti pris permet d'éclairer par petites touchesce qu'a vécu l'héroïne. Cette structuration qui évoque le flux et reflux des vagues trouve un écho dans l'histoire, la fréquentation de la mer jouant un rôle essentiel dans la reconstruction de Claire.
Si le scénario d'Anaële Hermans est fin et sensible, il en va de même du dessin de Sandrine Revel. Délicat, il accorde une place essentielle à la couleur, jouant fréquemment sur des effets de texture et un traitement quelque peu impressionniste. Il rend davantage humaniste les personnages et le récit, renforçant ainsi la dimension politique de cet album lumineux.

Lointains mes mots © Dargaud
Article publié dans le mag ZOO N°103 Mars-Avril 2025
0

0